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Environnement

La Flore et la Faune du Sénégal : Une Analyse de la Biodiversité, des Menaces et des Efforts de Conservation

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221sn
Last updated: août 5, 2025
75 Min Read
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Introduction : Contexte Biogéographique et Richesse de la Biodiversité Sénégalaise

Le Sénégal, situé à l’extrémité ouest de la zone sahélienne en Afrique de l’Ouest, se distingue comme une zone de transition climatique et phytogéographique d’une importance capitale. Sa position géographique unique, s’étendant entre 12° et 16° de latitude Nord et 12° et 17° de longitude Ouest, lui confère des influences climatiques variées, allant du domaine continental sahélien à une façade atlantique de 700 km, ainsi que des influences guinéennes au sud. Cette convergence de conditions climatiques diverses, évoluant de l’aride au subguinéen, engendre une remarquable variété d’écosystèmes et une biodiversité significative. Le paysage du pays est principalement constitué de vastes plaines sablonneuses, avec une altitude moyenne de 40 mètres, atteignant 400 mètres à l’extrême sud-est, près des contreforts du Djallon. Cette topographie et ce gradient climatique diversifiés constituent le fondement de la richesse de la flore et de la faune sénégalaises.  

Contents
Introduction : Contexte Biogéographique et Richesse de la Biodiversité SénégalaiseI. Les Écosystèmes Majeurs du SénégalA. Écosystèmes TerrestresB. Écosystèmes Fluviaux et LacustresC. Écosystèmes Marins et CôtiersD. Écosystèmes ParticuliersII. La Flore du SénégalA. Espèces Végétales Emblématiques et Caractéristiques par ÉcosystèmeB. Espèces Végétales EndémiquesC. Espèces Végétales Menacées et EnvahissantesD. Importance Culturelle et Économique de la FloreIII. La Faune du SénégalA. Espèces Animales Emblématiques et Caractéristiques par ÉcosystèmeB. Espèces Animales EndémiquesC. Espèces Animales MenacéesD. Importance Culturelle et Économique de la FauneIV. Efforts de Conservation et Aires ProtégéesA. Le Réseau des Parcs Nationaux et Réserves NaturellesB. Cadre Juridique et Institutionnel NationalC. Conventions et Accords InternationauxD. Stratégies de Conservation in situ et ex situV. Menaces Pesant sur la Biodiversité SénégalaiseA. Causes NaturellesB. Causes AnthropiquesC. Causes Liées au Cadre Juridique et InstitutionnelConclusion et Recommandations

La position géographique du Sénégal en tant que zone de transition est un facteur déterminant de sa biodiversité élevée. Les influences climatiques variées, qu’elles soient continentales sahéliennes ou littorales atlantiques, entraînent la présence de masses d’air tantôt sèches, tantôt humides, tantôt froides, tantôt chaudes, malgré une pluviométrie globalement faible. Cette complexité ne se traduit pas par un simple gradient climatique, mais par une interaction complexe qui façonne une mosaïque d’habitats distincts. Cette succession de domaines phytogéographiques du nord au sud, avec un décalage le long du littoral, favorise l’émergence d’adaptations uniques et de schémas de distribution des espèces à travers le pays. Cette structure écologique complexe soutient une vaste gamme d’espèces adaptées à des conditions spécifiques, contribuant ainsi à la richesse biologique globale du Sénégal.  

I. Les Écosystèmes Majeurs du Sénégal

Le paysage écologique du Sénégal se caractérise par quatre grands types d’écosystèmes : terrestres, fluviaux et lacustres, marins et côtiers, et des écosystèmes dits « particuliers », tous concourant à sa riche diversité biologique. Le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) classe également ces zones en écorégions terrestres, d’eau douce et marines.  

A. Écosystèmes Terrestres

Ces écosystèmes présentent une variation significative du nord au sud, reflétant le gradient climatique.

Les écosystèmes arides et semi-arides, typiques du Sahel, couvrent le tiers nord du pays. Ils sont marqués par une pluviométrie faible et fluctuante, avec des déficits pouvant atteindre 35 à 40 % par rapport à la normale au cours des dernières décennies. La flore y est adaptée à la sécheresse, comprenant des espèces épineuses telles que l’Acacia (notamment  

Acacia raddiana, Acacia seyal, Acacia du Sénégal), Balanites aegyptiaca, Ziziphus et Calotropis, ainsi que des graminées comme Aristida et Cenchrus. Ces plantes ont développé des stratégies de survie, comme la réduction de leur surface foliaire et le développement de systèmes racinaires étendus pour maximiser l’absorption d’eau. La faune de ces zones est principalement constituée d’un important cheptel, reflétant la vocation pastorale de la région. Au sein du domaine sahélien, on distingue des steppes, caractérisées par un tapis herbacé parsemé d’espèces ligneuses épineuses, et des savanes, qui couvrent la majeure partie du Sénégal (5 077 000 hectares) et se déclinent en savanes herbeuses, arbustives, arborées et boisées. Ces écosystèmes correspondent à l’écorégion de la « savane sahélienne à Acacia » selon la classification du WWF.  

La transition climatique influence directement la structure de la végétation et la distribution des espèces dans ces écosystèmes terrestres. La faible pluviométrie au nord favorise une flore épineuse et graminiforme, propice au pastoralisme, tandis que des précipitations plus abondantes au sud soutiennent des espèces à affinité guinéenne et de grands mammifères. La concentration des grands mammifères dans des aires protégées comme le Parc National du Niokolo-Koba est une conséquence directe de l’impact sévère des activités humaines, telles que la chasse et la perte d’habitat, en dehors de ces zones. Cette situation met en lumière une fragmentation écologique plus large, où les parcs nationaux, bien que vitaux, deviennent des refuges isolés pour la biodiversité. Les stratégies d’adaptation de la flore sahélienne, telles que la réduction de la surface foliaire et le développement de racines profondes , sont des indicateurs clairs de l’aridité croissante et des tendances à la désertification dans la région. Cela souligne une pression écologique à long terme qui menace les espèces moins résilientes et perturbe les écosystèmes.  

L’écosystème subguinéen, situé dans le sud du pays, bénéficie de pluies plus régulières, atteignant en moyenne 1 000 mm par an. Sa flore présente des affinités guinéennes, incluant des espèces comme  

Elaeis guineensis, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera, Bombax costatum, Borassus aethiopium, Parkia biglobosa et Erythrophleum guineense. Cette région est l’habitat naturel des plus importantes populations de grands mammifères du Sénégal, notamment l’Élan géant et l’Antilope rouanne, qui se sont réfugiés dans le Parc National du Niokolo-Koba en raison de la chasse et de la dégradation de leurs habitats ailleurs. On y trouve également des primates arboricoles, des reptiles rares, des rongeurs et des rapaces. Cette zone correspond à la « mosaïque de forêt-savane guinéenne » et à la « savane ouest-soudanienne » selon la classification du WWF.  

Les écosystèmes forestiers, couvrant 2 290 000 hectares, sont localisés dans les parties sud-ouest et sud-est du Sénégal, où la pluviométrie annuelle dépasse 1 000 mm. Ils se composent de forêts claires, de forêts galeries et de forêts denses sèches. Les forêts galeries, qui longent les vallées, sont dominées par de grands arbres pouvant atteindre 20 mètres de hauteur et constituent des refuges essentiels pour des espèces végétales rares et des animaux menacés tels que les éléphants, les chimpanzés, les guibs harnachés, les panthères et les céphalophes à flanc roux.  

Table 1: Caractéristiques des Écosystèmes Majeurs du Sénégal

Écosystème TypeDescription Climat/GéographieFlore CaractéristiqueFaune CaractéristiqueSites Clés / ExemplesMenaces Majeures
Terrestres
Arides & Semi-arides (Sahéliens)Nord: faible pluviométrie, fluctuations (35-40% déficit)Épineux (Acacia, Balanites, Ziziphus, Calotropis), Graminées (Aristida, Cenchrus)Cheptel important (vocation pastorale)Steppes, Savanes (herbeuses, arbustives, arborées, boisées)Sécheresse, dégradation couverture végétale, feux de brousse
SubguinéensSud: pluviométrie régulière (~1000mm)Elaeis guineensis, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera, Bombax costatum, Borassus aethiopium, Parkia biglobosa, Erythrophleum guineenseGrands mammifères (Élan géant, Hippopotame, Lion, Buffle, Éléphant), Primates arboricoles, Reptiles rares, Rongeurs, RapacesParc National du Niokolo-KobaChasse, traque, perte d’habitat
ForestiersSud-Ouest & Sud-Est: >1000mm pluies/anForêts claires, galeries, denses sèches (grands arbres, espèces rares)Éléphants, Chimpanzés, Guibs harnachés, Panthères, Céphalophes à flanc rouxForêt classée de Samba Dia, Forêt de BissineDéforestation, érosion des sols
Fluvial & LacustresBassins des 5 fleuves, Fleuve Sénégal source principaleHydrophytes (Pistia stratioides, Typha, Nymphaea lotus, Potamogeton pectinatus, Potamogeton subnites), Phragmites vulgaris, Scirpus littoralis, Scirpus robustusOiseaux (avifaune afrotropicale et migratrice), Poissons endémiques (Protopterus, Heterotis, Mormyrus, Mormyrops, Gymnarchus)Parc National des Oiseaux du Djoudj (Ramsar), Lac de Guiers, Demsa, ThiéguelBarrages (modification flore), assèchement plans d’eau
Marins & CôtiersZones deltaïques et estuariennes (Sénégal, Saloum, Casamance), plateau continental sénégambienMangroves (Rhizophora racemosa, R. harisonnii, R. mangle, Avicennia racemosa, Laguncularia racemosa), VasièresPoissons, Crabes, Crevettes, Oiseaux, Huîtres, Mollusques, Dauphins, CrocodilesParc National de la Langue de Barbarie, Réserve Spéciale de Faune de Gueumbel (Ramsar), Mangroves et vasières du Gandiolais/Nord Saint-LouisSurexploitation ressources halieutiques, pollution
Particuliers
NiayesZone littorale étroite, dépressions avec affleurement nappe phréatiqueEspèces soudaniennes et subguinéennesPetits mammifères, Reptiles, AvifauneZone littorale nordPrélèvements excessifs nappe phréatique (intrusion saline), spéculation foncière, urbanisation
Lac Rose (Retba)Lac hypersalin, 30km NE Dakar, 6.5m sous niveau merDunaliella salina (algue rose), Filao (plantations)Lièvres, Écureuils, Singes, Tortues (conservation)Géosite touristique et économiqueRéduction surface, urbanisation, exploitation anarchique amas coquilliers/sables dunaires, ensablement, sédimentation saline

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B. Écosystèmes Fluviaux et Lacustres

Ces écosystèmes sont constitués par les bassins des cinq systèmes fluviaux du Sénégal, le fleuve Sénégal étant la source d’eau de surface la plus importante. La dépression du Djoudj, caractérisée par des surfaces inondées très variables d’année en année, est un site clé. La construction du barrage de Diama a considérablement modifié la diversité biologique de cette zone, entraînant une prolifération d’hydrophytes telles que  

Pistia stratioides, Typha, Nymphaea lotus, Potamogeton pectinatus et Potamogeton subnites en raison de la permanence de l’eau douce. Le Parc National des Oiseaux du Djoudj, un site Ramsar, est situé dans cet écosystème et est reconnu pour son rôle crucial dans la sauvegarde de l’avifaune afrotropicale et migratrice paléarctique. Le Lac de Guiers est également identifié comme un site significatif au sein de l’écosystème du Delta, en raison de sa diversité d’habitats et d’espèces, particulièrement pour l’avifaune. Ces écosystèmes correspondent à l’écorégion d’eau douce « Nilo-Soudan » selon le WWF.  

Les interventions humaines, telles que la construction du barrage de Diama, ont un double effet sur ces écosystèmes. D’une part, elles peuvent stabiliser l’approvisionnement en eau pour certaines utilisations, mais d’autre part, elles modifient radicalement les régimes hydrologiques naturels, provoquant des changements dans la flore, notamment une prolifération d’hydrophytes. Ce phénomène peut affecter les espèces adaptées à la variabilité naturelle des conditions hydrologiques. Cette situation illustre un cas classique de conséquences imprévues des grands projets d’infrastructure, où les bénéfices immédiats pour l’homme s’accompagnent de compromis écologiques significatifs, pouvant réduire la biodiversité globale en favorisant quelques espèces dominantes.  

C. Écosystèmes Marins et Côtiers

Ces écosystèmes sont localisés dans les zones deltaïques et estuariennes des fleuves Sénégal, Saloum et Casamance. Ils sont caractérisés par la présence de mangroves associées à des îles sablonneuses et des lagunes. La flore des vasières à mangroves comprend des espèces telles que  

Rhizophora racemosa, R. harisonnii, R. mangle, Avicennia racemosa et Laguncularia racemosa. D’autres espèces comme  

Typhae australis et Salvinia molesta se trouvent autour de Saint-Louis. Ces écosystèmes sont des zones de nourriceries vitales pour une faune riche et variée, incluant poissons, crabes, crevettes, oiseaux, huîtres et mollusques, soulignant leur importance économique considérable. Le Parc National de la Langue de Barbarie et la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul sont des exemples de sites Ramsar au sein de cet écosystème, essentiels pour l’avifaune afrotropicale et migratrice paléarctique. Les « Mangroves et vasières du Gandiolais » et les « Mangroves et vasières du Nord de Saint-Louis » sont également des zones identifiées. Le WWF classe ces zones comme « Mangrove » , et le plateau continental sénégambien est reconnu comme l’écosystème marin le plus important.  

L’importance économique des écosystèmes marins et côtiers, en tant que zones de nourriceries pour une diversité de ressources halieutiques , établit un lien direct entre la santé écologique de ces milieux et les moyens de subsistance des populations locales. La dégradation de ces écosystèmes, qu’elle soit due à la pollution ou à la surexploitation, ne se limite pas à une perte de biodiversité ; elle engendre également des problèmes socio-économiques significatifs. Cela crée un cercle vicieux où le déclin environnemental peut exacerber la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans les communautés côtières, soulignant la nécessité d’une gestion durable et intégrée.  

D. Écosystèmes Particuliers

Les Niayes constituent une zone littorale étroite, d’environ 2759 km² et 135 km de long, parsemée de dépressions où l’eau douce des nappes phréatiques sous-jacentes affleure. Cette région sert de refuge à une flore présentant des affinités soudaniennes et subguinéennes. Bien que la faune y soit moins riche en raison d’une forte régression, elle abrite néanmoins de petits mammifères, des reptiles et une avifaune relativement importante. Cet écosystème est gravement menacé par les prélèvements excessifs sur les nappes phréatiques, qui entraînent une intrusion saline, ainsi que par la spéculation foncière. L’urbanisation incontrôlée, également observée autour du Lac Rose, contribue à cette menace.  

Le Djoudj, bien que principalement un écosystème fluvial/lacustre, présente des caractéristiques uniques qui justifient une mention spécifique. Il est reconnu comme un site Ramsar clé.  

Le Lac Rose, ou Lac Retba, est situé à environ 30 km au nord-est de Dakar. Ce lac hypersalin est célèbre pour sa couleur rose distinctive, attribuée à l’algue verte halophile  

Dunaliella salina. Son fond est recouvert d’une fine croûte saline recouvrant une vase riche en micro-organismes. Le Lac Rose est une destination touristique majeure et un pôle économique important pour le Sénégal. L’exploitation du sel y est une activité économique prépondérante, avec une sédimentation saline annuelle estimée à 3,6 x 10^5 tonnes et une exploitation d’environ 1 x 10^5 tonnes par an. Cette extraction est essentielle pour prévenir le comblement du lac par les dépôts de sel. Le maraîchage, l’arboriculture et le petit commerce sont également très développés dans le périmètre entre le lac et les dunes. Le site est par ailleurs utilisé à des fins éducatives par les étudiants universitaires. Cependant, le Lac Rose est confronté à de graves menaces, notamment la réduction de sa surface due à son isolement de l’océan et aux effets du changement climatique (sécheresse depuis les années 1970), l’urbanisation incontrôlée, l’exploitation anarchique des amas coquilliers (qui protègent contre l’érosion), l’exploitation des sables dunaires (risquant une incursion marine, le lac étant à 6,5 m sous le niveau de la mer), et l’ensablement. La sédimentation saline représente la menace principale de comblement ; sans l’extraction du sel, le lac serait entièrement rempli en quelques années.  

L’analyse des menaces pesant sur le Lac Rose révèle une interaction complexe entre l’exploitation humaine et la maintenance de l’écosystème. L’extraction du sel, bien qu’étant une activité économique majeure, est également indispensable pour empêcher le comblement du lac par la sédimentation saline. Cette situation souligne un équilibre délicat où les pratiques traditionnelles, même extractives, peuvent être intégrées involontairement dans la stabilité écologique. Les pressions modernes, telles que l’urbanisation non régulée et l’exploitation anarchique des amas coquilliers et des sables dunaires, perturbent cet équilibre. Cela indique que la conservation efficace de tels sites nécessite une compréhension approfondie de ces interdépendances complexes et une gestion des activités humaines qui respecte les limites écologiques, plutôt que de simples interdictions.  

II. La Flore du Sénégal

La flore du Sénégal présente une diversité remarquable, reflétant la variété de ses zones climatiques et de ses écosystèmes. Elle comprend environ 2 500 espèces de plantes à fleurs, avec une richesse qui s’accroît du nord au sud : 800 espèces dans le nord, 1 000 au centre et 1 700 au sud. Les familles végétales dominantes incluent les Graminées (93 genres, 285 espèces), les Papilionacées (50 genres, 284 espèces) et les Cyperacées (19 genres, 188 espèces). La majorité de la richesse floristique est constituée de plantes herbacées annuelles, dont la survie dépend fortement de la pluviométrie, de l’occupation des sols et des activités humaines telles que l’élevage et l’agriculture.  

A. Espèces Végétales Emblématiques et Caractéristiques par Écosystème

Dans les écosystèmes arides et semi-arides du Sahel, la flore est caractérisée par des espèces épineuses comme Acacia raddiana, Acacia seyal, Acacia du Sénégal, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, Calotropis procera, ainsi que des graminées telles que Cenchrus et Aristida. D’autres espèces notables incluent  

Boscia senegalensis, Commiphora africana, Guiera senegalensis et Maerua crassifolia.  

Panicum turgidum est également présent dans les steppes herbacées semi-désertiques.  

L’écosystème subguinéen abrite des espèces à affinité guinéenne, dont Elaeis guineensis, Pterocarpus erinaceus, Terminalia macroptera, Bombax costatum, Borassus aethiopium, Parkia biglobosa et Erythrophleum guineense.  

Les écosystèmes fluviaux et lacustres, notamment autour du Djoudj et du barrage de Diama, sont caractérisés par une végétation aquatique comprenant Typhae australis, Salvinia molesta, Phragmites vulgaris, Scirpus littoralis et Scirpus robustus. La présence permanente d’eau douce due au barrage de Diama a entraîné la prolifération d’hydrophytes telles que  

Pistia stratioides, Typha, Nymphaea lotus, Potamogeton pectinatus et Potamogeton subnites.  

Les écosystèmes marins et côtiers, en particulier les mangroves, sont dominés par des espèces comme Rhizophora racemosa, R. harisonnii, R. mangle, Avicennia racemosa et Laguncularia racemosa.  

Les Niayes abritent une flore unique d’origines soudanienne et subguinéenne.  

Au Lac Rose, la coloration rose est due à l’algue verte halophile Dunaliella salina. Des plantations de  

Casuarina equisetifolia (filao) sont utilisées pour stabiliser les dunes autour du lac.  

La prédominance des plantes herbacées annuelles et leur forte dépendance à la pluviométrie indiquent une vulnérabilité élevée de la flore sénégalaise aux variations climatiques et à la sécheresse. Les informations concernant la diminution de la pluviométrie et le raccourcissement des saisons des pluies suggèrent qu’une part significative de la diversité végétale du Sénégal est intrinsèquement fragile face aux changements climatiques. Cette vulnérabilité pourrait entraîner des déclins rapides des populations végétales, affectant l’ensemble de la chaîne alimentaire et les services écosystémiques.  

B. Espèces Végétales Endémiques

Vingt-six espèces végétales endémiques ont été recensées au Sénégal, principalement des herbacées, ce qui suggère que le Sénégal et le Mali pourraient constituer un centre d’endémisme pour les plantes herbacées d’Afrique de l’Ouest. Le caractère endémique très marqué des spermatophytes est également noté. Bien que certaines sources mentionnent des plantes communes comme  

Alysicarpus ovalifolius, Dactyloctenium aegyptium, le Baobab africain, le Poivron, le Riz asiatique, le Manguier, l’Épine du Christ, le Pommier de Sodome, le Basilic, l’Aloe vera et le Corossol , il est important de noter que ces espèces ne sont généralement pas endémiques au Sénégal, mais plutôt largement distribuées ou cultivées. Le  

Khaya senegalensis (Acajou d’Afrique), bien que natif d’Afrique et classé comme vulnérable par l’UICN, n’est pas strictement endémique au Sénégal. Les espèces végétales véritablement endémiques sont moins explicitement nommées dans les documents consultés, au-delà de la déclaration générale de leur existence et de leur nature herbacée.  

Le fait que les documents mentionnent l’existence de 26 espèces végétales endémiques, principalement herbacées , sans en fournir une liste détaillée, met en lumière une lacune potentielle dans la connaissance ou la documentation de ces espèces. Cette situation suggère qu’il est nécessaire de mener des études botaniques plus ciblées pour cataloguer précisément et protéger la flore unique du Sénégal. L’absence de listes spécifiques dans les publications accessibles pourrait entraver les efforts de conservation en rendant difficile l’identification des espèces prioritaires et la mise en œuvre de mesures de protection adaptées.  

Table 2: Espèces Végétales Endémiques Clés du Sénégal (Information Limitée)

Espèce VégétaleCaractéristique / StatutSource
(Non spécifié individuellement)26 espèces signalées, principalement herbacées, suggérant un centre d’endémisme ouest-africain.
SpermatophytesPrésentent des caractères endémiques très marqués.

C. Espèces Végétales Menacées et Envahissantes

Plusieurs espèces végétales sont menacées par la perturbation de leurs habitats et la surexploitation. La Liste Rouge de l’UICN (2020-2) pour le Sénégal indique que 8,2 % des 3 009 espèces évaluées sont menacées ou quasi menacées. Plus précisément, pour les Magnoliopsida (dicotylédones), 12 espèces sur 272 sont menacées (3 en danger critique, 9 vulnérables), et pour les Liliopsida (monocotylédones), 8 espèces sur 191 sont menacées (5 vulnérables, 3 quasi menacées). Dans la région du Ferlo-Nord, 27 espèces ligneuses sur 35 sont considérées comme menacées de disparition. Des espèces comme le  

Pterocarpus erinaceus (bois de vène) sont explicitement menacées par une exploitation massive et une régénération lente, ce qui a conduit à l’interdiction de leur exportation sans autorisation spéciale sous la CITES. D’autres espèces, dont  

Spondias monbin L., Sclerocarya birrea, Lannea acida, le Baobab (Adansonia digitata), et le Fromager (Ceiba pentandra), sont également répertoriées dans un document relatif aux espèces menacées. Il est particulièrement préoccupant de noter que des espèces ligneuses comme  

Lannea acida, Dichrostachys glomerata, Securidaca longipedunculata, Acacia ataxacantha, Capparis tomentosa et Pterocarpus erinaceus sont citées comme « totalement disparues » dans la zone du Ferlo-Nord.  

La mention explicite d’espèces « totalement disparues » dans le Ferlo-Nord fournit une preuve concrète d’extinctions localisées. Cela signifie que la perte de biodiversité au Sénégal n’est pas seulement une menace potentielle, mais une réalité continue, en particulier dans les zones fortement impactées par les activités humaines ou le changement climatique. Ce constat souligne la gravité de la situation et indique que les mesures de conservation passées n’ont pas toujours réussi à inverser ces tendances pour certaines espèces dans des régions spécifiques.  

En ce qui concerne les espèces envahissantes, la construction du barrage de Diama a favorisé la prolifération d’hydrophytes invasives telles que Pistia stratioides, Typha, Nymphaea lotus, Potamogeton pectinatus et Potamogeton subnites. D’autres plantes aquatiques envahissantes dans le delta du fleuve Sénégal incluent  

Centrostachys aquatica, Neptunia oleracea, Ludwigia erecta, Ludwigia stolonifera, Najas marina, Ceratophyllum demersum, Pistia stratiotes, Azolla pinnata, Salvinia molesta, Eichhornia crassipes (Jacinthe d’eau) et Nelumbo nucifera (Lotus sacré). Le  

Parkinsonia aculeata (Épine de Jérusalem) est également considéré comme une espèce envahissante.  

La prolifération de plantes aquatiques envahissantes dans le delta du fleuve Sénégal, exacerbée par la construction de barrages , illustre un problème écologique complexe. Les projets d’infrastructure humaine, tout en apportant des bénéfices, créent involontairement des conditions favorables aux invasions biologiques. Ces espèces envahissantes peuvent supplanter la flore indigène, altérer la structure des habitats et perturber l’ensemble du réseau trophique aquatique, menaçant potentiellement la riche avifaune et les espèces de poissons endémiques du Djoudj et d’autres zones deltaïques. Cette dynamique met en évidence la nécessité d’une gestion intégrée des bassins fluviaux qui tienne compte des impacts écologiques au-delà des seuls avantages hydrologiques immédiats.  

Table 3: Espèces Végétales Menacées et Envahissantes au Sénégal

CatégorieEspèce / GroupeStatut / CaractéristiqueÉcosystème(s) Affecté(s)Source(s)
MenacéesFlore générale8.2% des 3,009 espèces sont menacées ou quasi menacées (UICN 2020-2)Tous
Magnoliopsida (Dicots)12/272 espèces menacées (3 CR, 9 VU)Tous
Liliopsida (Monocots)8/191 espèces menacées (5 VU, 3 NT)Tous
Pterocarpus erinaceus (Bois de vène)Surexploitation massive, régénération lente, exportation interdite sans autorisation spéciale (CITES)Forêts, Savanes boisées
27 espèces ligneusesConsidérées menacées de disparition dans le Ferlo-NordSahelian (Ferlo-Nord)
Spondias monbin, Sclerocarya birrea, Lannea acida, Borassus akeassii, Kigelia africana, Adansonia digitata, Bombax costatum, Ceiba pentandra, Cordia myxa, Neocarya macrophylla, Parinari excelsa, Cochlospermum planchonii, Cochlospermum tinctorium, Combretum glutinosum, Combretum micranthum, Diospyros mespiliformis, Afzelia africana, Cassia sieberiana, Cordyla pinnata, Detarium microcarpum, Tamarindus indica, Faidherbia albida, Parkia biglobosa, Erythrophleum suaveolens, Psorospermum senegalense, Icacina Oliviformis, Strychnos spinosa, Khaya senegalensis, Ficus sur, Ficus thonningii, Ficus dicranostyla, Ximenia americana, Oxytenanthera abyssinica, Securidaca longepedunculata, Ziziphus mauritiana, Ziziphus mucronata, Mitragyna inermis, Gardenia erubescens, Sarcocephalus latifolius, Zanthoxylum zanthoxyloidesListées dans un document sur les espèces menacées (catégories non spécifiées pour toutes)Divers (Forêts, Savanes)
Lannea acida, Dichrostachys glomerata, Securidaca longipedunculata, Acacia ataxacantha, Capparis tomentosa, Pterocarpus erinaceusTotalement disparues dans la zone du Ferlo-NordSahelian (Ferlo-Nord)
EnvahissantesPistia stratioides, Typha, Nymphaea lotus, Potamogeton pectinatus, Potamogeton subnitesProlifération due au barrage de DiamaFluvial (Delta du Fleuve Sénégal)
Centrostachys aquatica, Neptunia oleracea, Ludwigia erecta, Ludwigia stolonifera, Najas marina, Ceratophyllum demersum, Pistia stratiotes, Azolla pinnata, Salvinia molesta, Eichhornia crassipes, Nelumbo nuciferaEspèces végétales envahissantes dans le delta du fleuve SénégalFluvial (Delta du Fleuve Sénégal)
Parkinsonia aculeata (Épine de Jérusalem)Espèce envahissanteGénéralisé (haies vives)

D. Importance Culturelle et Économique de la Flore

La flore du Sénégal revêt une profonde signification culturelle et économique pour ses populations. La médecine traditionnelle est profondément ancrée dans la culture sénégalaise, avec une utilisation répandue des plantes à des fins thérapeutiques. Des exemples incluent le  

Guiera senegalensis (Ngeer), utilisé pour la toux, les problèmes respiratoires et le paludisme ; le  

Cassia italica (Laydur), un laxatif et vermifuge courant dont les feuilles sont également vendues pour les soins capillaires et ont amélioré la santé et les revenus des villages ; le  

Khaya senegalensis (Caïcédrat, Acajou d’Afrique), dont l’écorce et les feuilles sont utilisées pour diverses affections comme la blennorragie, la fièvre et les maux de dents ; le  

Securinega virosa (Kên), très estimé pour les troubles hépatiques et rénaux ; et le  

Carapa Procera (Condou), dont l’écorce et l’huile sont utilisées pour leurs propriétés fébrifuges, insecticides et cosmétiques. Le Baobab (  

Adansonia digitata) est également largement utilisé pour une multitude d’usages médicinaux, de la digestion à l’asthme, et son jus de fruit est très apprécié.  

Le Jatropha curcas, un arbuste non comestible bien connu au Sénégal (Pourghère, Tabanani), présente un double rôle, à la fois dans la médecine traditionnelle et comme culture moderne pour les biocarburants. Traditionnellement, il était utilisé comme haie vive pour délimiter les champs et protéger contre les animaux errants. Son latex servait à cicatriser les plaies, et ses feuilles à traiter la toux ou les rhumatismes. Le bois était une source d’énergie domestique. Sur le plan économique, le Sénégal promeut la culture du  

Jatropha pour l’énergie renouvelable, avec l’objectif de planter 321 000 hectares afin de réduire la dépendance aux importations de pétrole. Son huile peut être utilisée directement ou transformée en biodiesel pour les moulins et les générateurs, et ses sous-produits peuvent générer de l’énergie thermique et du biogaz. Cette initiative pourrait réduire la déforestation due au bois de chauffage et au charbon de bois, qui représentent 60 % du bilan énergétique du pays. Le  

Jatropha offre également des revenus directs aux populations rurales par la vente de graines ou de savon, diversifie l’agriculture et contribue à la restauration des terres dégradées en contrôlant l’érosion et en améliorant la fertilité des sols. Ce double rôle illustre comment les connaissances indigènes et la biodiversité peuvent être exploitées pour des solutions économiques et environnementales contemporaines, à condition que les défis de la culture et de l’intégration au marché soient relevés.  

Les bois sacrés, en particulier pour les communautés Diola et Bassari, sont des éléments fondamentaux de leur identité culturelle et de leurs croyances spirituelles. Ils sont considérés comme des entités vivantes, habitées par les esprits des ancêtres et des divinités naturelles, servant de lieux de rituels, de cérémonies d’initiation, de festivals saisonniers et d’apprentissage. Leur préservation est essentielle pour le maintien du patrimoine spirituel. La signification culturelle et spirituelle des bois sacrés suggère que les efforts de conservation au Sénégal pourraient être plus efficaces s’ils intégraient les pratiques traditionnelles et la participation communautaire, plutôt que de s’appuyer uniquement sur des modèles d’aires protégées d’inspiration occidentale. La dégradation de ces bois représente non seulement une perte écologique, mais aussi une perte irréversible du patrimoine culturel.  

L’artisanat du bois est un métier important, avec des sculptures représentant souvent des animaux et des silhouettes africaines, utilisant des bois précieux comme l’ébène et le teck. Cependant, l’exploitation forestière illégale, en particulier d’espèces précieuses comme le  

Pterocarpus erinaceus (vène) en Casamance, constitue une menace grave pour cette ressource et l’économie locale. Le contraste entre la valeur culturelle des bois précieux dans l’artisanat et la menace sévère de l’exploitation forestière illégale révèle un défi critique en matière de gouvernance et d’application de la loi. L’incitation économique au commerce illicite sape à la fois la biodiversité et les pratiques culturelles durables, créant un conflit entre le gain à court terme et la durabilité des ressources à long terme.  

L’agriculture irriguée, notamment la riziculture, est vitale dans la vallée du fleuve Sénégal, contribuant significativement à la production agricole et à la sécurité alimentaire dans les régions sahéliennes.  

Table 4: Sélection de Plantes Médicinales du Sénégal et Leurs Usages Traditionnels

Nom Scientifique / CommunParties UtiliséesUsages Traditionnels (Exemples)Source(s)
Guiera senegalensis / NgeerRacines, tige feuillée, feuillesToux, problèmes respiratoires, paludisme, carie dentaire, abcès, diurétique, galactogène, choléra
Cassia italica / LaydurFeuilles, racines, écorcesLaxatif, purgatif, vermifuge, soin capillaire (« henné naturel »)
Khaya senegalensis / Hay (Caïcédrat)Écorces, feuillesBlennorragie, constipation, démangeaisons, fièvre, plaies, maux de dents, paludisme, ulcères, vers, tonifiant
Securinega virosa / KênRacinesTroubles hépatiques, rénaux, vésicaux, génitaux, fièvre bilieuse, lithiase rénale, bilharziose, rhumatismes, blennorragie, orchite, stérilité
Carapa Procera / Tulukuna (Condou)Écorces, huile des amandesFièvre, insecticide, insectifuge, cosmétique (peau/cheveux), plaies, brûlures, rhumatismes, protection contre piqûres d’insectes
Acacia albida / KaddRacines, écorceConjonctivite, cataracte, maux d’oreilles, diurétique, antipaludique, toux
Acacia nilotica / GonakiéRacines, rameau, écorce, gousseCataracte, carie dentaire, aphtes, gingivite, diarrhée, dysenterie, maux de ventre, otites
Acacia seyal / SururFeuilles, écorce, gommeAntidiarrhéique, ulcères gastriques, inflammation respiratoire/bucco-pharyngée, rhumatismes
Adansonia digitata / Guy (Baobab)Écorce, feuilles, jus de fruit, fruitMaux de dents, digestion, hépatite, abcès, stomatites, conjonctivite, asthme, hémorragie, diarrhée, dermatoses, fièvre
Aloe vera / Aloès vraiFeuilles (suc, pulpe)Plaies, blessures, fractures, herpès, anti-inflammatoire, antibiotique, hydratant, gastrite, maux de dents
Calotropis procera / Faftan (Pommier de Sodome)Racines, tige, latex, feuillesArthrite, ictère, vomissements, hépatite, néphrites, empoisonnement, cirrhoses, migraines, mycoses, teigne, oxyures, purgatif, verrues, asthme
Hibiscus sabdariffa / Bissap (Oseille de Guinée)Racines, pulpe de racines, feuilles desséchées, jus de fruitLaxatif, purgatif, abcès, bronchites, antiseptique, antifongique, désaltérant, diurétique, sudorifique, rougeole

III. La Faune du Sénégal

Les écosystèmes diversifiés du Sénégal abritent une vaste gamme d’espèces animales, bien que de nombreux groupes restent encore mal connus. Les insectes constituent le groupe le plus important avec environ 2 000 espèces, suivis par les mollusques et les poissons, totalisant plus de 1 000 espèces, ce qui souligne l’importance de la biodiversité marine. Les oiseaux représentent également un groupe significatif, justifiant la création de sites spécialisés comme le Djoudj.  

A. Espèces Animales Emblématiques et Caractéristiques par Écosystème

Dans les écosystèmes terrestres, notamment les savanes et les forêts, les grands mammifères étaient autrefois répandus, mais beaucoup sont désormais confinés principalement aux aires protégées comme le Parc National du Niokolo-Koba. Cela inclut l’Élan de Derby, l’hippopotame, le lion, le buffle et l’éléphant. Le Parc National du Niokolo-Koba abrite à lui seul 80 espèces de mammifères. Parmi les primates, les babouins, les grivets, les patas et les colobes rouges sont courants , tandis que les primates arboricoles se trouvent dans l’écosystème subguinéen. Les carnivores incluent le lion, symbole du Sénégal et de son équipe nationale de football , ainsi que le chat doré africain, le lycaon, la hyène rayée et la hyène tachetée. D’autres mammifères comme les impalas, les gazelles rouannes et d’autres bovidés sont vulnérables au changement climatique en raison de la rareté de l’eau. Plus de trente espèces de petits rongeurs ont été recensées, leur distribution étant souvent corrélée aux zones phytogéographiques. Les phacochères sont également présents.  

Parmi les reptiles, des espèces rares se trouvent dans l’écosystème subguinéen. Des pythons, cobras, mambas et la vipère heurtante sont présents. Le crocodile à museau fin africain et la tortue sillonnée africaine sont classés comme espèces en danger. Le Village des Tortues de la RSBN assure la conservation de 200 individus de six espèces de tortues.  

Les oiseaux constituent un groupe très important, justifiant des sites spéciaux comme le Djoudj. Le Parc National des Oiseaux du Djoudj est crucial pour l’avifaune afrotropicale et migratrice paléarctique, incluant les flamants roses, les pélicans et les cigognes. D’autres oiseaux observés comprennent le balbuzard pêcheur, le héron du récif occidental, la pintade casquée, la perruche à collier rose, le martin-pêcheur des bois et le rollier du Sénégal. Les milans noirs sont communs à Dakar.  

Dans la faune aquatique, les populations de poissons sont en déclin, ce qui représente un problème économique. La construction du barrage de Diama a eu un impact sur la diversité des poissons. Les dauphins sont présents à l’embouchure des fleuves , et le dauphin à bosse de l’Atlantique est une espèce en danger. Les crabes, crevettes et huîtres se trouvent dans les écosystèmes marins et côtiers.  

Le déclin des populations de poissons et les problèmes économiques qui en découlent mettent en évidence un lien direct entre la dégradation écologique, probablement due à la surpêche ou à l’altération des habitats, et les moyens de subsistance des populations. Cela indique la nécessité d’une gestion durable des pêcheries et de la promotion d’activités économiques alternatives pour les communautés dépendantes de ces ressources.  

L’observation que les éléphants sont rares et difficiles à apercevoir même dans le Parc National du Niokolo-Koba , combinée à la disparition des derniers mâles recensés en raison du braconnage , signale un échec critique dans la protection de la mégafaune emblématique. Cette situation suggère que même au sein des aires protégées, des pressions comme le braconnage demeurent une menace significative et potentiellement insurmontable pour certaines espèces.  

B. Espèces Animales Endémiques

Les espèces animales endémiques au Sénégal se trouvent principalement dans la classe des poissons, appartenant aux genres Protopterus, Heterotis, Mormyrus, Mormyrops et Gymnarchus. Au-delà des poissons, certains invertébrés endémiques sont répertoriés, notamment  

Casmena incerta, Conus echinophilus, Malacoctenus africanus, Melindea pubescens, Metasphecia, Stenaelurillus bandama, Stenaelurillus senegalensis et Surattha albipunctella. Le Chacal du Sénégal (  

Canis aureus anthus) est décrit comme une sous-espèce endémique à l’Afrique de l’Ouest.  

La concentration de l’endémisme animal principalement chez les poissons met en lumière l’histoire évolutive unique des systèmes aquatiques sénégalais. Cela souligne la vulnérabilité particulière de ces espèces aux changements de qualité de l’eau, aux régimes hydrologiques et à l’introduction de plantes aquatiques invasives, comme cela a été observé dans la section sur les écosystèmes. Cette situation implique que les efforts de conservation des poissons et de leurs habitats aquatiques sont d’une importance capitale pour la préservation de la biodiversité unique du Sénégal.  

Table 5: Espèces Animales Endémiques Clés du Sénégal

Groupe TaxonomiqueEspèce / GenreCaractéristiqueSource(s)
PoissonsProtopterusEndémique au Sénégal
HeterotisEndémique au Sénégal
MormyrusEndémique au Sénégal
MormyropsEndémique au Sénégal
GymnarchusEndémique au Sénégal
MammifèresChacal du Sénégal (Canis aureus anthus)Sous-espèce endémique à l’Afrique de l’Ouest, le plus grand des chacals
InvertébrésCasmena incertaEndémique au Sénégal
Conus echinophilusEndémique au Sénégal
Malacoctenus africanusEndémique au Sénégal
Melindea pubescensEndémique au Sénégal
MetaspheciaEndémique au Sénégal
Stenaelurillus bandamaEndémique au Sénégal
Stenaelurillus senegalensisEndémique au Sénégal
Surattha albipunctellaEndémique au Sénégal

C. Espèces Animales Menacées

La faune du Sénégal est confrontée à des menaces significatives, entraînant le déclin et la disparition de plusieurs espèces. La Liste Rouge de l’UICN (2020-2) indique que 8,2 % des 3 009 espèces évaluées au Sénégal sont menacées ou quasi menacées.  

Parmi les mammifères, 27 espèces sur 204 sont menacées (1 éteinte/éteinte à l’état sauvage, 6 en danger critique, 5 en danger, 16 vulnérables). Au moins quatre grands mammifères ont disparu : la Girafe, le Damalisque, l’Algazelle et la Gazelle Ndama. Plusieurs espèces de primates, d’antilopes, de pachydermes (éléphants) et de canidés sont menacées. Les derniers mâles éléphants recensés au Sénégal ont péri du fait du braconnage. Les impalas et les gazelles rouannes sont vulnérables au changement climatique en raison du manque d’eau. L’éléphant d’Afrique, le chat doré africain, le lion d’Afrique, le lycaon, la chauve-souris frugivore paillée et la hyène rayée sont répertoriés comme espèces en danger.  

La disparition de plusieurs grandes espèces de mammifères, comme la Girafe, le Damalisque, l’Algazelle et la Gazelle Ndama , ainsi que l’extinction des éléphants due au braconnage , attestent d’une perte de biodiversité significative, non seulement en tant que risque futur, mais comme une réalité déjà bien établie. Cela indique que les mesures de conservation actuelles, bien que mises en place, n’ont pas été entièrement efficaces pour inverser ces tendances pour les grandes espèces vulnérables. La vulnérabilité des impalas, des gazelles rouannes et des bovidés à la rareté de l’eau, due au raccourcissement des saisons des pluies , relie directement les impacts du changement climatique aux menaces spécifiques pesant sur les espèces. Cela met en évidence la nécessité urgente de stratégies d’adaptation climatique dans la planification de la conservation, telles que la mise en place de sources d’eau supplémentaires (forages) au sein des réserves.  

Pour les oiseaux, 21 espèces sur 628 sont menacées (4 en danger critique, 4 en danger, 13 vulnérables). Parmi les espèces en danger figurent le vautour à dos blanc africain, le bec-en-ciseaux africain, la rousserolle aquatique, la barge à queue noire, la bécassine des marais, le busard pâle, le vautour à tête blanche et le calao à casque jaune.  

Concernant les reptiles, 11 espèces sur 60 sont menacées (2 en danger critique, 2 en danger, 7 vulnérables). Le crocodile à museau fin africain et la tortue sillonnée africaine sont classés comme en danger.  

Les poissons (Actinopterygii) comptent 20 espèces menacées sur 1006 (2 en danger, 18 vulnérables). Les populations de poissons sont globalement en déclin, ce qui pose un problème économique. La raie guitare africaine, le requin-ange anguleux, le requin-taureau gris, l’aiguillat portugais et la raie aigle tachetée sont répertoriés comme espèces en danger.  

D’autres groupes taxonomiques présentent également des espèces menacées : les Chondrichthyes (requins et raies) avec 44 espèces menacées sur 104 (9 en danger critique, 9 en danger, 26 vulnérables) ; les Gastéropodes avec 10 espèces menacées sur 39 (7 en danger, 3 vulnérables) ; et les Céphalopodes avec 2 espèces vulnérables sur 37. Les insectes comptent 1 espèce menacée sur 111, tandis qu’aucune espèce d’amphibien n’est actuellement classée comme menacée sur 35 espèces évaluées.  

Table 6: Espèces Animales Menacées au Sénégal (Catégories UICN)

Groupe TaxonomiqueNombre total d’espèces évaluéesNombre d’espèces menacées (CR, EN, VU)Catégories Spécifiques (EX/EW, CR, EN, VU, NT)Exemples d’espèces menacéesSource(s)
Mammifères204271 EX/EW, 6 CR, 5 EN, 16 VU, 10 NTÉléphant d’Afrique, Chat doré africain, Lion d’Afrique, Lycaon, Hyène rayée, Hyène tachetée, Impala, Gazelle chevaline, Chiroptère paillé, Dauphin à bosse de l’Atlantique
Oiseaux628214 CR, 4 EN, 13 VU, 22 NTVautour à dos blanc africain, Bec-en-ciseaux africain, Rousserolle aquatique, Barge à queue noire, Bécassine des marais, Busard pâle, Vautour à tête blanche, Calao à casque jaune
Reptiles60112 CR, 2 EN, 7 VU, 1 NTCrocodile à museau fin africain, Tortue sillonnée africaine
Poissons (Actinopterygii)1006202 EN, 18 VU, 15 NTRaie guitare africaine, Requin-ange anguleux, Requin-taureau gris, Aiguillat portugais, Raie aigle tachetée
Poissons (Chondrichthyes)104449 CR, 9 EN, 26 VU, 15 NT(Exemples non spécifiés dans les snippets)
Gastéropodes39107 EN, 3 VU, 3 NT(Exemples non spécifiés dans les snippets)
Céphalopodes3722 VU(Exemples non spécifiés dans les snippets)
Insectes11111 EN, 2 NT(Exemple non spécifié dans les snippets)
Amphibiens35034 LC, 1 DD(Aucune espèce menacée listée)

D. Importance Culturelle et Économique de la Faune

La faune du Sénégal possède une valeur culturelle et économique significative, bien que certains aspects soient soumis à des pressions intenses. Le lion est un symbole national puissant du Sénégal et le nom de son équipe nationale de football, reflétant son importance culturelle malgré sa rareté à l’état sauvage. Le baobab est également un symbole national.  

La viande de brousse a toujours été une source importante de protéines et un aliment traditionnel en Afrique de l’Ouest, y compris au Sénégal. En 1963, la consommation annuelle minimale de mammifères et d’oiseaux sauvages au Sénégal était estimée à 373 631 tonnes. Cependant, la forte demande et la rentabilité de cette activité ont conduit à une surexploitation qui compromet gravement la conservation de plusieurs espèces animales. La tension entre l’importance culturelle et économique de la viande de brousse et son rôle dans la surexploitation et le déclin des espèces met en lumière un défi socio-économique complexe. Cela suggère que les stratégies de conservation doivent aborder la sécurité alimentaire et les options de subsistance alternatives pour les communautés locales, plutôt que de simplement imposer des interdictions, afin de parvenir à une gestion durable de la faune.  

Bien que moins développé qu’en Afrique de l’Est ou australe, le tourisme faunique existe au Sénégal. Des réserves comme Fathala proposent des safaris pour observer des girafes, des rhinocéros, des antilopes, des zèbres, et même des expériences de marche avec des lions. Le Parc National du Niokolo-Koba offre également des opportunités de randonnée et d’observation de la faune. Le Lac Rose est une attraction touristique majeure, bien que sa faune soit moins mise en avant dans ce contexte.  

Les figures animales sont des sujets courants dans les sculptures sur bois sénégalaises, utilisant des bois précieux. En matière de conservation, le Village des Tortues de la RSBN mène des actions actives de conservation et de réintroduction des tortues, démontrant un engagement local pour la protection d’éléments fauniques spécifiques.  

IV. Efforts de Conservation et Aires Protégées

Le Sénégal a un engagement de longue date envers la conservation de la biodiversité, avec des préoccupations antérieures à son indépendance. Cet engagement se manifeste par un réseau complet d’aires protégées et le respect des conventions internationales.  

A. Le Réseau des Parcs Nationaux et Réserves Naturelles

Le Sénégal dispose d’un réseau important de zones de conservation in situ, permettant d’apprécier la diversité de la faune et de la flore d’Afrique de l’Ouest. Ce réseau comprend :  

Six parcs nationaux : le Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD), site Ramsar et site du Patrimoine Mondial, essentiel pour l’avifaune afrotropicale et migratrice paléarctique, incluant les flamants roses, les pélicans et les cigognes ; le Parc National de la Langue de Barbarie (PNLB), site Ramsar, bande de sable entre l’Atlantique et le fleuve Sénégal, important pour les oiseaux migrateurs ; le Parc National du Delta du Saloum (PNDS), site Ramsar, connu pour son atmosphère paisible, ses villages de pêcheurs et sa diversité aviaire ; le Parc National des Îles de la Madeleine (PNIM), offrant des paysages uniques de falaises, de criques et une faune marine incluant tortues et oiseaux marins ; le Parc National de la Basse Casamance (PNBC) ; et le Parc National du Niokolo-Koba (PNNK), site du Patrimoine Mondial, habitat crucial pour les grands mammifères comme les lions, les éléphants (bien que rares) et les buffles. Ce dernier abrite 80 espèces de mammifères, 330 d’oiseaux, 36 de reptiles, 20 d’amphibiens, 60 de poissons, de nombreux invertébrés, et environ 1 700 des 2 500 espèces de plantes supérieures du Sénégal.  

Six réserves de faune : la Réserve de Faune du Ferlo Nord (RFFN) ; la Réserve Naturelle de Popenguine (RNP), un paradis pour l’ornithologie, avec une avifaune diversifiée et certaines espèces endémiques ; la Réserve Ornithologique de Kalissaye (ROK) ; la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (RSFG), site Ramsar et cœur de la Réserve de Biosphère Transfrontière du Delta du fleuve Sénégal, connue pour son chott salin, sa végétation sahélienne et ses colonies reproductrices de sternes et autres oiseaux ; la Réserve de Bandia, proposant des safaris avec girafes, rhinocéros, antilopes, zèbres et la possibilité de marcher avec des lions ; et la Réserve Naturelle de Fathala, une forêt protégée de 6000 hectares, abritant l’Éland géant de l’Ouest (une des trois seules populations sauvages saines au monde), le rhinocéros blanc, des pélicans, le héron du récif occidental, des phacochères, la pintade casquée, la perruche à collier rose, le martin-pêcheur des bois, le rollier du Sénégal, le cobe à eau defassa, la hyène tachetée, le lamantin, le python de roche africain et le mamba vert occidental.  

D’autres aires protégées incluent 3 réserves de biosphère, 3 sites du Patrimoine Mondial (Djoudj, Niokolo-Koba), 93 forêts classées, et diverses Aires Marines Protégées (Bamboung, Casamance, Joal, Mbour, Saint-Louis) et Réserves Naturelles Communautaires (Tocc Tocc, Somone, Palmarin).  

Le vaste réseau d’aires protégées, incluant des sites Ramsar et du Patrimoine Mondial , témoigne de l’engagement international fort du Sénégal envers la conservation. Il reconnaît l’importance globale de sa biodiversité, en particulier pour les espèces d’oiseaux migrateurs. Cette reconnaissance implique une responsabilité transfrontalière dans les efforts de conservation. Les listes détaillées d’espèces pour des réserves spécifiques comme le Niokolo-Koba et Fathala mettent en évidence leur rôle crucial en tant que refuges pour les grands mammifères et les espèces menacées. Cela souligne également la fragmentation des habitats en dehors de ces zones, faisant de ces aires protégées des « îlots » vitaux pour la survie des espèces.  

Table 7: Principales Aires Protégées du Sénégal et Leur Focus

Type d’Aire ProtégéeNom de l’Aire ProtégéeStatut International / NationalFocus Écologique / Espèces ClésSource(s)
Parc NationalDjoudjRamsar, Patrimoine MondialAvifaune afrotropicale et migratrice (Flamants roses, Pélicans, Cigognes)
Parc NationalLangue de BarbarieRamsarOiseaux migrateurs (dunes, lagunes)
Parc NationalDelta du SaloumRamsarFaune et flore diverses, oiseaux
Parc NationalÎles de la MadeleineNationalFaune marine (tortues, oiseaux marins), falaises, criques
Parc NationalBasse CasamanceNationalFaune et flore diverses
Parc NationalNiokolo-KobaPatrimoine MondialGrands mammifères (Lions, Éléphants, Buffles), primates, reptiles, oiseaux, flore diverse
Réserve de FauneFerlo NordNationalEspèces adaptées aux conditions arides (Gazelles, Phacochères)
Réserve NaturellePopenguineNationalOrnithologie (oiseaux endémiques), falaises, plages
Réserve OrnithologiqueKalissayeNationalOiseaux
Réserve Spéciale de FauneGueumbeulRamsar, Réserve Biosphère TransfrontièreVégétation sahélienne, chott salin, colonies de sternes naines, oiseaux éthiopiens et paléarctiques
RéserveBandiaPrivéeGirafes, Rhinocéros, Antilopes, Zèbres, Lions (safari)
Réserve NaturelleFathalaPrivéeÉland géant de l’Ouest, Rhinocéros blanc, Pélican à dos rose, Phacochère, Hyène tachetée, Python, Mamba vert
Aire Marine ProtégéeBamboung, Casamance, Joal, Mbour, Saint-LouisNationalFaune marine, écosystèmes côtiers
Forêt ClasséeSamba Dia, Patako, BissineNationalRessources forestières

B. Cadre Juridique et Institutionnel National

Le cadre juridique et institutionnel national du Sénégal pour la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité est multifacette. Concernant les ressources végétales, le Code forestier actuel (Loi n°98-03 du 8 janvier 1998) vise la conservation de la couverture végétale face à la désertification et intègre la participation des populations locales. Il confère un droit de propriété sur les plantations réalisées par les populations sur le domaine national, bien que cela soulève des questions de cohérence juridique. Malgré ces réglementations, l’exploitation forestière illégale, notamment d’espèces précieuses comme le  

Pterocarpus erinaceus (vène), demeure un problème majeur, particulièrement en Casamance, où des pertes forestières significatives sont enregistrées.  

Le décalage entre l’existence d’un cadre juridique solide, tel que le Code forestier et les décrets, et la persistance du « pillage » et de l' »exploitation illégale » des ressources met en évidence une lacune critique dans l’application de la loi et la gouvernance. Cela suggère que les mesures législatives seules ne sont pas suffisantes sans un renforcement des capacités institutionnelles, une surveillance efficace et une résolution des problèmes sous-jacents tels que la corruption et le manque de coordination.  

Les ressources marines et halieutiques sont réglementées par plusieurs décrets concernant les zones de pêche, la chasse sous-marine et les engins de pêche. Malgré certains succès, des mesures supplémentaires sont nécessaires contre la pêche à la dynamite et la surexploitation, exacerbée par l’effort de pêche. Pour les ressources pastorales, les décrets et arrêtés régissent l’organisation des parcours du bétail et l’utilisation des pâturages, mais les objectifs de conservation de la biodiversité ne sont pas suffisamment intégrés, ce qui rend nécessaire un futur Code pastoral. Enfin, la législation actuelle concernant la faune sauvage se concentre principalement sur l’organisation de la chasse et la gestion des aires protégées, et les orientations futures devraient mettre l’accent sur la conservation de la diversité biologique de la faune.  

C. Conventions et Accords Internationaux

Le Sénégal a ratifié et applique activement de nombreuses conventions et accords internationaux, démontrant son engagement envers la conservation de la biodiversité à l’échelle mondiale. Quatre sites sénégalais sont inscrits à la Convention de Ramsar sur les zones humides : la Réserve Spéciale de Faune de Ndiaël, le Parc National des Oiseaux du Djoudj, le Parc National du Delta du Saloum et la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul. Le Parc National du Niokolo-Koba et le Parc National des Oiseaux du Djoudj sont inscrits à la Convention de Paris sur le Patrimoine Mondial. La Convention de Washington (CITES) sur les espèces sauvages menacées d’extinction est généralement bien appliquée. Le Sénégal participe également à la Convention de Bonn sur les espèces migratrices, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité animale. La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer souligne l’obligation de protéger et de préserver le milieu marin. Le Sénégal participe activement à la Convention des Nations Unies sur la Désertification , et est signataire de la Convention Africaine d’Alger sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, de la Convention de Berne sur la vie sauvage et le milieu naturel en Europe, et de la Convention d’Abidjan sur la protection et la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières. Enfin, le Sénégal a signé la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) en 1992 et l’a ratifiée en 1994, ce qui a conduit à la création d’un Comité National pour la Biodiversité et d’un Comité National pour les Ressources Phytogénétiques.  

La ratification et l’application par le Sénégal de nombreuses conventions internationales attestent d’un engagement élevé envers les efforts de conservation mondiaux. Cependant, malgré ces engagements internationaux solides, la perte continue de biodiversité, comme en témoignent l’extinction des éléphants et l’exploitation forestière illégale , révèle un défi important dans la traduction des obligations internationales en une mise en œuvre nationale efficace et des résultats concrets sur le terrain. Cela suggère que le soutien international et le renforcement des capacités sont cruciaux pour combler le fossé entre la politique et la pratique.  

D. Stratégies de Conservation in situ et ex situ

La conservation in situ est l’approche principale au Sénégal, s’appuyant sur un vaste réseau d’aires protégées, comprenant 6 parcs nationaux, 6 réserves d’avifaune, 3 réserves de biosphère, 3 sites du Patrimoine Mondial et 93 forêts classées. Les pratiques traditionnelles, telles que les totems, les lieux de culte et les forêts sacrées, contribuent également à la protection des espèces et des habitats. La dépendance à l’égard des pratiques traditionnelles pour la conservation  

in situ suggère une approche de protection de l’environnement culturellement enracinée. Cette approche pourrait être renforcée par l’intégration avec la science de la conservation moderne, favorisant ainsi les initiatives dirigées par les communautés et la gestion durable des ressources.  

La conservation ex situ complète les efforts in situ par le biais de jardins botaniques (par exemple, le Jardin botanique de l’Université Cheikh DIOP de Dakar), de parcs zoologiques (par exemple, le Parc Zoologique de Hann) et de jardins d’essai/banques de gènes (par exemple, l’ISRA). Cependant, ces structures souffrent souvent d’un manque de ressources. Les méthodes traditionnelles de conservation  

ex situ incluent la préservation des ressources génétiques sous forme d’épis ou de graines stockées de manière traditionnelle. Le manque de ressources identifié pour les structures de conservation  

ex situ indique une vulnérabilité significative dans la sauvegarde de la diversité génétique, en particulier pour les espèces qui ne sont pas suffisamment protégées  

in situ ou celles qui sont confrontées à des menaces d’extinction immédiates. Cela implique la nécessité d’investir davantage et de renforcer les capacités dans ces méthodes de conservation complémentaires.

V. Menaces Pesant sur la Biodiversité Sénégalaise

La biodiversité du Sénégal est confrontée à un ensemble complexe de menaces, résultant à la fois de phénomènes naturels et, de plus en plus, de pressions anthropiques.

A. Causes Naturelles

La sécheresse est une cause naturelle majeure de perte de biodiversité, entraînant une réduction de la couverture végétale, une dégradation des ressources fourragères et forestières, une diminution de la densité des espèces ligneuses, une baisse significative des nappes souterraines et une altération de la qualité des sols. La saison des pluies s’est raccourcie de 5 à 6 semaines en trente ans, provoquant l’assèchement des plans d’eau. L’érosion éolienne et hydrique contribue également à la dégradation des terres. L’impact direct du changement climatique, manifesté par le raccourcissement de la saison des pluies et la rareté de l’eau, sur des espèces comme les impalas et les gazelles rouannes indique que les menaces naturelles sont exacerbées par les changements climatiques mondiaux. Cela exige des mesures d’adaptation urgentes au-delà de la conservation traditionnelle.  

B. Causes Anthropiques

Les activités humaines exercent une pression immense sur la biodiversité du Sénégal. Le déboisement et la dégradation des habitats sont dus à des défrichements excessifs et incontrôlés pour l’agriculture, ainsi qu’à une exploitation forestière excessive et incontrôlée, y compris le braconnage. La région de la Casamance est un « épicentre du pillage », avec 70 % du bois exploité illégalement et 45 000 hectares de forêts perdus entre 2010 et 2020. Les feux de brousse incontrôlés contribuent également à la perte de végétation. L’urbanisation non contrôlée, en particulier dans des zones fragiles comme les Niayes et autour du Lac Rose, entraîne la destruction et la fragmentation des habitats. La spéculation foncière menace également les Niayes. Les pertes forestières significatives en Casamance dues à l’exploitation forestière illégale représentent non seulement un problème environnemental, mais aussi un défi de gouvernance et de sécurité, compte tenu de la situation frontalière de la région et de l’implication du trafic international. Cela suggère que la conservation dans de tels points chauds nécessite une approche multisectorielle impliquant l’application de la loi, la coopération internationale et la résolution des causes profondes du commerce illégal.  

La surexploitation des ressources biologiques est un problème majeur. Les ressources halieutiques sont surexploitées et mal gérées, notamment par la pêche à la dynamite, exacerbée par l’effort de pêche. Les populations de poissons deviennent rares, ce qui pose un problème économique. La faune sauvage est affectée par le braconnage, comme en témoigne la disparition des éléphants. La forte demande de viande de brousse conduit à la surexploitation de plusieurs espèces.  

Les pollutions affectent les milieux marins, les zones humides et les sols. La mention de la « pollution » comme cause de perte de biodiversité est une déclaration générale, mais son impact sur les environnements marins, humides et les sols suggère des sources diverses (industrielles, agricoles, domestiques). Cela nécessite une gestion complète des déchets, l’application de réglementations et des campagnes de sensibilisation du public pour protéger les habitats et les espèces essentiels.  

L’introduction de plantes envahissantes, parfois accidentelle, cause des dommages irréparables et la perte d’espèces locales et endémiques. Le barrage de Diama a notamment conduit à la prolifération d’hydrophytes.  

C. Causes Liées au Cadre Juridique et Institutionnel

Le cadre juridique et institutionnel présente des lacunes. La réglementation est parfois inexistante, non appliquée ou mal appliquée, et la multiplicité de textes parfois contradictoires entraîne une incohérence. Cela est manifeste dans la mise en œuvre fragile du Code forestier. Les politiques macroéconomiques nationales n’intègrent pas suffisamment les contraintes biologiques et la nécessité d’une gestion durable des ressources. L’observation selon laquelle les politiques macroéconomiques n’intègrent pas adéquatement les préoccupations relatives à la biodiversité révèle un problème systémique fondamental où la croissance économique est priorisée au détriment de la durabilité environnementale. Cela conduit à des politiques qui, involontairement, entraînent une perte de biodiversité. Les modalités d’accès aux ressources naturelles nécessitent également des ajustements pour garantir un partage équitable des bénéfices.  

Conclusion et Recommandations

La biodiversité du Sénégal, riche et complexe en raison de sa position de zone de transition climatique, est confrontée à des défis sans précédent. Bien que la nation ait démontré un engagement ferme envers la conservation par la mise en place d’un vaste réseau d’aires protégées et l’adhésion à des accords internationaux, ces efforts sont constamment minés par l’escalade des pressions liées au changement climatique et à des activités anthropiques multifactorielles. Le rapport met en lumière l’interaction critique entre les dynamiques écologiques et les réalités socio-économiques et de gouvernance.

Les écosystèmes sénégalais, qu’ils soient terrestres (sahéliens, subguinéens, forestiers), fluviaux, lacustres, marins, côtiers ou particuliers (Niayes, Lac Rose), abritent une flore et une faune diversifiées. Cependant, cette richesse est menacée. La flore, majoritairement composée d’herbacées annuelles, est particulièrement vulnérable à la sécheresse et aux impacts du changement climatique, qui exacerbent les menaces naturelles. La prolifération d’espèces végétales envahissantes, souvent liée à des aménagements humains comme le barrage de Diama, perturbe également les écosystèmes natifs. Bien que le Sénégal abrite 26 espèces végétales endémiques, le manque de documentation spécifique sur ces dernières entrave les efforts de conservation ciblés.

La faune, bien que variée, subit un déclin notable. La concentration des grands mammifères dans les parcs nationaux témoigne de la fragmentation des habitats et de la pression de la chasse en dehors de ces zones. La disparition documentée de plusieurs espèces emblématiques, dont les éléphants en raison du braconnage, souligne l’urgence de la situation. L’endémisme animal est principalement concentré chez les poissons, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux altérations des systèmes aquatiques. La surexploitation de la viande de brousse et le déclin des populations de poissons illustrent les liens étroits entre la dégradation environnementale et les problèmes socio-économiques locaux.

Le cadre juridique et institutionnel du Sénégal, bien que complet sur le papier et aligné sur les conventions internationales, souffre de lacunes importantes dans son application. La corruption, le manque de moyens et la faible coordination entre les services étatiques permettent une exploitation illégale généralisée, comme en témoigne le pillage forestier en Casamance. De plus, l’intégration insuffisante des contraintes biologiques dans les politiques macroéconomiques nationales révèle une priorisation de la croissance économique au détriment de la durabilité environnementale.

Pour faire face à ces défis complexes, plusieurs recommandations sont formulées :

  1. Renforcer l’Application des Lois et la Gouvernance Environnementale : Il est impératif de combler le fossé entre la législation existante et sa mise en œuvre effective. Cela implique un renforcement des capacités institutionnelles, une lutte accrue contre la corruption, une amélioration de la coordination intersectorielle et un investissement dans les mécanismes de surveillance et de répression de l’exploitation illégale des ressources naturelles.
  2. Intégrer la Biodiversité dans les Politiques de Développement : Les politiques macroéconomiques doivent impérativement intégrer les considérations environnementales et la nécessité d’une gestion durable des ressources. Une approche de développement durable doit être adoptée, reconnaissant que la santé des écosystèmes est fondamentale pour la prospérité à long terme.
  3. Mettre en Œuvre des Stratégies d’Adaptation au Changement Climatique : Face au raccourcissement des saisons des pluies et à la rareté de l’eau, des mesures d’adaptation urgentes sont nécessaires. Cela inclut la mise en place de sources d’eau supplémentaires dans les réserves pour la faune, le développement de cultures résilientes à la sécheresse et la promotion de pratiques agricoles durables.
  4. Soutenir la Recherche et la Documentation des Espèces Endémiques : Des études botaniques et zoologiques ciblées sont essentielles pour identifier, cataloguer et comprendre les espèces endémiques du Sénégal, en particulier les plantes herbacées et les poissons. Cette connaissance est fondamentale pour des stratégies de conservation efficaces et ciblées.
  5. Promouvoir la Conservation Participative et Valoriser les Savoirs Traditionnels : Les efforts de conservation doivent être culturellement sensibles et impliquer activement les communautés locales. L’intégration des pratiques traditionnelles, telles que la gestion des bois sacrés, peut renforcer l’efficacité des initiatives de protection et favoriser une gestion durable des ressources par les populations directement concernées.
  6. Développer des Alternatives Économiques Durables : Pour réduire la pression sur les ressources naturelles surexploitées (ex: viande de brousse, bois précieux), il est crucial de développer des alternatives économiques viables pour les communautés locales. Cela peut inclure la promotion de l’aquaculture durable, de l’écotourisme responsable, et de l’agroforesterie avec des espèces à valeur économique comme le Jatropha curcas, en veillant à maîtriser les techniques de culture et les débouchés.
  7. Renforcer la Conservation Ex Situ : Les jardins botaniques, parcs zoologiques et banques de gènes jouent un rôle complémentaire vital dans la sauvegarde de la diversité génétique. Un investissement accru dans ces structures est nécessaire pour garantir leur capacité à protéger les espèces menacées et à soutenir les programmes de réintroduction.

En somme, la protection de la flore et de la faune sénégalaises exige une approche holistique et intégrée, combinant une gouvernance renforcée, des politiques adaptatives, une recherche approfondie et une participation communautaire active. Seule une telle démarche permettra de préserver la richesse naturelle du Sénégal pour les générations futures.Sources used in the report

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