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221.SN > Blog > Economie > L’ère du Pétrole et du Gaz au Sénégal : Opportunités, Défis et Perspectives Stratégiques
Economie

L’ère du Pétrole et du Gaz au Sénégal : Opportunités, Défis et Perspectives Stratégiques

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221sn
Last updated: août 6, 2025
67 Min Read
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Introduction

L’entrée du Sénégal dans le cercle des nations productrices d’hydrocarbures marque un tournant historique, redéfinissant son paysage économique et son positionnement stratégique en Afrique de l’Ouest. Après une décennie de découvertes significatives en mer, le pays est passé du statut d’importateur net d’énergie à celui d’exportateur. La première production de pétrole a débuté en juin 2024, suivie par les premières exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) en avril 2025.  

Contents
IntroductionI. Le Contexte des Découvertes et des Projets MajeursA. Chronologie des Découvertes ClésB. Projets Pétroliers et Gaziers Actuels : État des Lieux et CapacitésC. Acteurs Clés et Partenariats StratégiquesII. Impact Économique et FiscalA. Croissance du PIB et Projections de Revenus des HydrocarburesB. Cadre de Gestion des Revenus et TransparenceC. Création d’Emplois, Contenu Local et Développement des CompétencesD. Défis Fiscaux et MacroéconomiquesIII. Cadre Légal et RéglementaireA. Le Code Pétrolier de 2019 et ses InnovationsB. La Loi sur le Contenu Local : Objectifs et Mise en ŒuvreC. Réglementations Environnementales et Évaluations d’ImpactIV. Impacts Sociaux et EnvironnementauxA. Impacts sur les Communautés Locales et les Moyens de Subsistance (notamment la pêche)B. Préoccupations Environnementales (Écosystèmes marins, émissions, pollution)C. Mesures d’Atténuation et Responsabilité Sociale des EntreprisesV. Opportunités, Défis et la Transition ÉnergétiqueA. Opportunités Stratégiques pour le Développement NationalB. Défis Majeurs liés à la Production et au Marché MondialC. La Stratégie Gaz-à-Électricité et le Mix Énergétique NationalD. Le Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) et le Potentiel des Énergies RenouvelablesE. Risques d’Actifs Échoués et Nécessité de Diversification ÉconomiqueVI. Perspectives et Recommandations StratégiquesA. Renforcement de la Gouvernance et de la TransparenceB. Optimisation des Bénéfices Économiques et SociauxC. Équilibrer l’Exploitation des Hydrocarbures et les Objectifs de Développement DurableD. Stratégies de Diversification Économique Post-Hydrocarbures

Ce rapport offre une analyse approfondie du secteur sénégalais des hydrocarbures. Il examine son développement historique, ses implications économiques, les cadres juridiques et réglementaires en place, les considérations sociales et environnementales, ainsi que son rôle dans le contexte plus large de la transition énergétique mondiale. La nouvelle richesse en ressources présente à la fois d’immenses opportunités de croissance économique et des défis importants liés à la gouvernance, à la gestion des revenus, au contenu local, à la protection de l’environnement et à l’alignement avec les objectifs climatiques mondiaux. L’objectif est de fournir une perspective équilibrée et experte, s’appuyant sur des données détaillées et des analyses approfondies pour éclairer les décideurs politiques, les investisseurs et les parties prenantes sur les dynamiques complexes qui façonnent l’avenir énergétique du Sénégal.  

I. Le Contexte des Découvertes et des Projets Majeurs

Cette section détaille les découvertes pivots qui ont propulsé le Sénégal au rang des nations productrices d’hydrocarbures, décrivant les projets clés, leurs calendriers et les entités internationales et nationales qui en pilotent le développement.

A. Chronologie des Découvertes Clés

Les fondations de l’ère pétrolière et gazière du Sénégal reposent sur des découvertes majeures en mer. Le pétrole a été découvert pour la première fois dans le bloc offshore de Sangomar Deep fin 2014. Cette découverte a été suivie par d’importantes réserves de gaz dans le gisement de Greater Tortue Ahmeyim (GTA) en 2015, et d’autres découvertes gazières significatives comme Yakaar-1 en mai 2017 et Teranga-1 en mai 2016.  

Il a fallu environ dix ans entre les découvertes initiales et le début de la production pour les projets pétroliers et gaziers, un délai considéré comme typique dans l’industrie des hydrocarbures. Les jalons de la première production sont les suivants : le Sénégal a commencé à produire du pétrole offshore à partir du champ de Sangomar en juin 2024, marquant ainsi son premier projet pétrolier offshore. La production de gaz offshore du projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA), partagé avec la Mauritanie, a débuté fin décembre 2024. La production de GNL a commencé en février 2025, avec la première cargaison exportée le 17 avril 2025, faisant du Sénégal et de la Mauritanie des exportateurs de GNL pour la première fois. Initialement prévue pour 2023 ou 2024, la production a été retardée, principalement en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19 en 2020.  

Le délai important (dix ans) entre la découverte et la production, même pour des gisements majeurs, souligne la complexité et l’intensité capitalistique inhérentes aux grands projets d’hydrocarbures offshore. De plus, la mention explicite de la pandémie de COVID-19 comme cause de retard met en évidence la vulnérabilité de ces mégaprojets aux chocs externes mondiaux imprévus, qui peuvent avoir un impact significatif sur les calendriers et potentiellement sur les projections de coûts (le projet Sangomar a d’ailleurs vu ses coûts augmenter ). Cela implique que, si le potentiel des ressources est clair, leur monétisation est soumise à de longs cycles de développement et à des risques macroéconomiques/géopolitiques externes, que la planification politique et financière doit prendre en compte.  

Tableau 1 : Chronologie des Découvertes et Premières Productions Majeures au Sénégal

ProjetType de RessourceDate de Découverte InitialeDécision Finale d’Investissement (FID)Date de Première Production / ExportationPrincipales Entreprises Impliquées
Sangomar Phase 1PétroleFin 2014  Janvier 2020  Juin 2024 (Pétrole)  Woodside Energy, Petrosen
Greater Tortue Ahmeyim (GTA) Phase 1Gaz2015  Décembre 2018  Déc. 2024 (Gaz), Avril 2025 (GNL Export)  BP, Kosmos Energy, Petrosen, SMHPM
Yakaar-TerangaGazMai 2016 (Teranga-1), Mai 2017 (Yakaar-1)  Prévue 2025  N/AKosmos Energy, Petrosen

B. Projets Pétroliers et Gaziers Actuels : État des Lieux et Capacités

Le Sénégal est désormais un acteur majeur avec deux projets phares en production et un troisième en cours de développement.

Le projet Sangomar Phase 1 (Pétrole) est situé à environ 100 kilomètres au large des côtes sénégalaises. La décision finale d’investissement (FID) a été prise en janvier 2020. Sa capacité de production est de 100 000 barils par jour (b/j) de pétrole brut. Le projet utilise l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO) Léopold Sédar Senghor, qui a une capacité de stockage de 1,3 million de barils et est arrivée au large du Sénégal en février 2024. Le coût de la Phase 1 est estimé entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars US. Le pétrole brut de Sangomar est principalement exporté vers la Chine, l’Europe et les États-Unis, une partie étant allouée au raffinage domestique. Les phases futures sont envisagées, mais les détails restent incertains.  

Le projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) Phase 1 (Gaz) est développé conjointement par le Sénégal et la Mauritanie, les ressources étant partagées à parts égales (50 %-50 %). La FID pour la Phase 1 a été prise en décembre 2018. Les ressources gazières récupérables estimées pour le seul GTA dépassent les 15 billions de pieds cubes (Tcf), la zone plus large contenant entre 50 et 100 Tcf. La capacité de production de GNL pour la Phase 1 est de 2,4 à 2,5 millions de tonnes métriques par an (Mt/an). Le navire FLNG Gimi a atteint sa date d’opération commerciale (COD) en août 2025, marquant une étape majeure. La Phase 2 est bien définie et devrait augmenter la capacité à près de 5 Mt/an, avec une future troisième phase pouvant atteindre environ 10 Mt/an. La FID pour la Phase 2 était prévue fin 2022/début 2023, avec une construction prévue pour 2025 et un démarrage en 2027. Le projet devrait produire 70 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour pour la consommation domestique au Sénégal et en Mauritanie.  

Le projet gazier Yakaar-Teranga est estimé contenir environ 25 Tcf de gaz. Ce projet est considéré comme essentiel pour l’approvisionnement en gaz domestique et devrait atteindre sa décision finale d’investissement (FID) en 2025.  

La stratégie gazière du Sénégal est double : elle vise à tirer parti des exportations de GNL à grande échelle (GTA) pour générer d’importantes recettes en devises étrangères, tout en utilisant simultanément les ressources gazières domestiques (Yakaar-Teranga et une partie de GTA) pour assurer la sécurité énergétique nationale, réduire les coûts de l’électricité et atteindre l’accès universel à l’énergie. Cet équilibre est crucial pour le développement national, mais il présente également une tension potentielle entre la maximisation des recettes d’exportation et la satisfaction des besoins énergétiques domestiques, en particulier si l’approvisionnement est insuffisant ou si l’infrastructure de distribution domestique n’est pas prête. L’accent mis sur le « gaz-à-électricité » confirme cette orientation domestique.  

Tableau 2 : Projets Pétroliers et Gaziers Clés au Sénégal : Capacités et Opérateurs

ProjetType de RessourceCapacité de ProductionStatut / Phase ActuelleOpérateurs / Parties Prenantes ClésCoût Estimé du Projet (Phase 1)
Sangomar Phase 1Pétrole100 000 b/j  En production  Woodside Energy (82%), Petrosen (18%)  4,9-5,2 milliards USD  
Greater Tortue Ahmeyim (GTA) Phase 1Gaz2,4-2,5 Mt/an GNL  En production  BP (56%), Kosmos Energy (27%), Petrosen (10%), SMHPM (7%)  N/A (coût total du projet estimé à 4,6 milliards USD en Oct. 2021)  
Greater Tortue Ahmeyim (GTA) Phase 2GazPrès de 5 Mt/an GNL  En développement (FID attendue)  BP, Kosmos Energy, Petrosen, SMHPM  Environ 5 milliards USD  
Yakaar-TerangaGaz25 Tcf de réserves  FID prévue 2025  Kosmos Energy (90%), Petrosen  N/A

C. Acteurs Clés et Partenariats Stratégiques

Les découvertes initiales ont été réalisées par des entreprises « indépendantes » : Kosmos Energy (américaine) pour le gaz et Cairn Energy (britannique) pour le pétrole. Cependant, l’opérabilité et les participations significatives ont depuis lors été transférées à de plus grandes entreprises internationales telles que BP et Woodside.  

Actuellement, pour Sangomar, Woodside Energy (Australie) détient une participation de 82 % et est l’opérateur, en partenariat avec Petrosen (la compagnie pétrolière nationale du Sénégal) qui détient 18 %. Pour le projet  

GTA, BP (le géant pétrolier et gazier britannique) est l’opérateur avec une participation de 56 %. Kosmos Energy détient 27 %, Petrosen 10 % et la compagnie pétrolière nationale de Mauritanie (SMHPM) 7 %. Concernant le projet  

Yakaar-Teranga, Kosmos Energy est devenu l’opérateur avec une participation de 90 % après la décision de BP de se retirer du champ. Petrosen est également un co-opérateur.  

La Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN) est l’organisme gouvernemental chargé de la mise en œuvre de la politique nationale des hydrocarbures. Elle a joué un rôle déterminant dans l’atteinte de la première production de gaz à GTA et détient une participation de 18 % dans Sangomar. Petrosen a la possibilité d’augmenter sa participation jusqu’à 18-20 % dans toutes les perspectives pétrolières et gazières, et jusqu’à 40 % dans des situations spécifiques. Elle est également chargée de la collecte des revenus de la part de l’État dans la production pétrolière et gazière. De plus, Petrosen joue un rôle clé dans la promotion du contenu local et le développement de secteurs industriels tels que la pétrochimie et la métallurgie. D’autres entreprises internationales comme Total (française) explorent des blocs en eaux profondes, et Oranto Petroleum (nigériane) explore des blocs non forés. Des entreprises locales comme ECSEN fournissent des services de soutien.  

L’évolution des rôles, des découvreurs indépendants aux opérateurs majeurs (BP, Woodside), suggère une maturation des projets, attirant des capitaux et une expertise plus importants pour le développement. Cependant, le retrait de BP du projet Yakaar-Teranga indique que même les acteurs majeurs peuvent réévaluer leurs portefeuilles en fonction de stratégies mondiales ou de défis spécifiques aux projets (par exemple, financement, changements politiques, pressions liées à la transition énergétique). Cela confère une plus grande responsabilité aux partenaires restants, tels que Kosmos et Petrosen. Les participations minoritaires mais extensibles de Petrosen, combinées à son rôle dans la collecte des revenus et le contenu local , mettent en évidence l’intention stratégique du Sénégal de maximiser les avantages nationaux tout en dépendant fortement des investissements et de l’expertise étrangers pour le développement en amont, à forte intensité de capital. Cela crée une dynamique où le Sénégal cherche à équilibrer l’attraction des capitaux étrangers avec l’affirmation du contrôle et des avantages nationaux.  

II. Impact Économique et Fiscal

Cette section explore les avantages économiques et les implications fiscales anticipées de la production d’hydrocarbures au Sénégal, ainsi que les défis liés à la gestion transparente et équitable de cette nouvelle richesse.

A. Croissance du PIB et Projections de Revenus des Hydrocarbures

La production de pétrole et de gaz devrait stimuler considérablement l’économie sénégalaise. Les projections de croissance du PIB sont ambitieuses : le FMI prévoit une accélération à 10,6 % en 2024 et 7,4 % en 2025. D’autres sources estiment la croissance à 5,8 % en 2024 et 8 % en 2025. Le troisième trimestre 2024 a déjà enregistré une croissance trimestrielle record du PIB de 8,9 % par rapport au trimestre précédent et de 11,5 % en glissement annuel, portée par les exportations de pétrole. La croissance hors hydrocarbures devrait atteindre environ 6 %.  

En ce qui concerne les projections de revenus, les hydrocarbures ne devraient pas représenter plus de 5 % du PIB. Les recettes fiscales s’élèveraient en moyenne à environ 1,5 % du PIB sur une période de 25 ans et à environ 3 % du PIB au pic de production. La Banque Mondiale a estimé que les recettes budgétaires liées au pétrole et au gaz pourraient ajouter en moyenne 1 % supplémentaire au PIB entre 2024 et 2045. Ces revenus supplémentaires seront mis de côté, conformément à une nouvelle règle budgétaire adoptée, afin d’assurer la pérennité des dépenses publiques à mesure que le pays opère sa transition vers les énergies renouvelables. L’impact sur les comptes extérieurs est également notable : la production d’hydrocarbures devrait réduire significativement le déficit du compte courant (DCC) de 18,9 % en 2023 à 12,0 % en 2024, renforçant ainsi les recettes d’exportation.  

L’apparente contradiction entre la description d’une « impulsion significative » à la croissance du PIB et la contribution relativement modeste du secteur au PIB total et aux recettes publiques à long terme met en lumière une nuance essentielle. Si le taux de croissance du PIB est fortement influencé par le démarrage de la production d’hydrocarbures (en raison des importants investissements en capital et des volumes d’exportation initiaux), la contribution globale du secteur au PIB total du pays et aux recettes gouvernementales à long terme devrait être relativement modeste par rapport à l’enthousiasme initial. Cela suggère que l’impulsion est davantage liée à l’initiation d’un nouveau flux d’exportations à haute valeur et à l’attraction d’investissements directs étrangers (IDE) qu’à une refonte fondamentale et immédiate de l’ensemble de la structure économique. Cela implique également que le gouvernement doit gérer avec prudence les attentes du public afin d’éviter la « malédiction des ressources », caractérisée par un optimisme excessif et des dépenses non durables. La « croissance hors hydrocarbures » reste cruciale, ce qui renforce la nécessité de la diversification.  

Tableau 3 : Projections Économiques Clés pour le Sénégal (2024-2027)

Indicateur Économique2024 (Estimé)2025 (Projeté)2026 (Projeté)2027 (Projeté)
Croissance du PIB réel (%)5.8  7.9  5.9  6.7  
Inflation (IPC, %)0.8  2.0  2.0  2.0  
Solde du compte courant (% du PIB)-12.0  -10.0  -8.4  -7.0  
Solde budgétaire (% du PIB)-11.5  -7.6  -5.8  -4.2  
Dette publique (% du PIB)105.9  99.9  93.4  88.2  
Taux de pauvreté international (2,15 $ PPA 2017) (%)8.4  7.5  6.7  6.2  

B. Cadre de Gestion des Revenus et Transparence

Le Ministère des Hydrocarbures et Petrosen sont les organismes gouvernementaux responsables de la mise en œuvre de la politique nationale des hydrocarbures. Petrosen est spécifiquement chargée de la collecte des revenus de la part de l’État dans la production pétrolière et gazière. Le nouveau Code Pétrolier prévoit une loi spécifique pour la gestion des revenus pétroliers. Ce code établit également le principe de gestion des revenus pétroliers en tenant compte des intérêts des générations futures et des besoins socio-économiques actuels. Conformément à une nouvelle règle budgétaire, les revenus supplémentaires provenant des exportations de pétrole et de gaz seront mis de côté pour assurer la pérennité des dépenses publiques. Le gouvernement met en place un cadre de gestion des revenus pour lisser la consommation des revenus des ressources.  

Le Sénégal fait preuve d’une solide conformité aux normes de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Les mécanismes de transparence et de responsabilité concernant le système fiscal, la production, les paiements, la gestion budgétaire et la dette sont bien intégrés. L’ITIE Sénégal publie les contrats miniers et pétroliers/gaziers. Le Sénégal a également rejoint le programme Opening Extractives pour améliorer la disponibilité et l’utilisation des données sur la propriété effective. Cependant, des lacunes subsistent, telles que la divulgation publique obligatoire des demandeurs de licences, des informations sur les propriétaires effectifs et des participations du personnel des entreprises d’État dans les entreprises du secteur.  

Malgré la nouvelle production d’hydrocarbures, des défis de gestion fiscale persistent, notamment un déficit budgétaire croissant (11,5 % du PIB en 2024) dû à des insuffisances de recettes, une augmentation des paiements d’intérêts et des subventions énergétiques coûteuses. Le gouvernement prévoit de réduire le déficit à 3 % d’ici 2027.  

Le cadre de gouvernance préventif et solide du Sénégal pour le secteur extractif est un indicateur positif, visant à éviter les pièges de la « malédiction des ressources » en assurant la transparence et l’équité intergénérationnelle. Cependant, les vulnérabilités macroéconomiques existantes (dette élevée, déficit budgétaire, subventions) signifient que les nouveaux revenus pétroliers et gaziers, bien que significatifs en termes absolus pour un pays en développement , seront probablement immédiatement absorbés par ces pressions fiscales préexistantes plutôt que d’être purement additionnels pour de nouvelles initiatives de développement. Cela crée un défi majeur : le succès de la gestion des revenus sera mesuré non seulement par le respect des nouvelles règles, mais aussi par sa capacité à stabiliser et à améliorer la santé fiscale globale de la nation, ce qui nécessitera des décisions difficiles concernant les dépenses et les subventions.  

C. Création d’Emplois, Contenu Local et Développement des Compétences

Le boom énergétique devrait créer des milliers d’emplois tout au long de la chaîne de valeur, de la production offshore aux industries de services locales. Le secteur des hydrocarbures pourrait offrir des ressources précieuses aux entreprises locales dans les chaînes d’approvisionnement et la sous-traitance. Le Sénégal a promulgué une loi spécifique sur le contenu local pour les industries pétrolières et gazières en mai 2022. Cette loi s’appuie sur la loi de 2019 sur le contenu local (loi n° 2019-04) promulguée parallèlement au nouveau Code pétrolier.  

La législation vise à promouvoir l’utilisation des biens et services nationaux, ainsi qu’à accroître la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et des capitaux locaux tout au long de la chaîne de valeur. L’objectif ambitieux est d’atteindre 50 % de contenu local d’ici 2030. La loi comprend des règles détaillées pour l’embauche de personnel sénégalais (et la formation), l’approvisionnement en biens et services, et le transfert de technologie. Elle exige des opérateurs qu’ils soumettent chaque année un plan de contenu décrivant leurs entrepreneurs, prestataires de services ou fournisseurs locaux/internationaux. L’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) promeut le développement du contenu local. ECSEN, une nouvelle filiale du Groupe CSE, vise à être un acteur majeur du contenu local, favorisant le transfert de compétences et agissant comme un lien entre les acteurs internationaux et locaux.  

Cependant, malgré l’existence d’un cadre juridique, les résultats concrets de la mise en œuvre du contenu local restent limités, selon des représentants parlementaires. Il est nécessaire d’avoir une planification claire et partagée, ainsi qu’une stratégie nationale bien définie.  

Cette situation révèle un « fossé de mise en œuvre » courant dans les pays en développement riches en ressources. Bien que l’intention politique soit louable et le cadre juridique progressiste, la réalisation effective des avantages du contenu local est confrontée à des obstacles importants. Ceux-ci incluent probablement : (a) les contraintes de capacité du secteur privé local à répondre aux exigences strictes de qualité et d’échelle de l’industrie pétrolière et gazière ; (b) les défis d’une coordination efficace entre le gouvernement, les opérateurs internationaux et les entreprises locales ; (c) le potentiel de recherche de rente ou le manque d’engagement réel de la part de certaines entreprises étrangères ; et (d) la nécessité d’investissements substantiels dans l’éducation et la formation professionnelle pour combler les lacunes en matière de compétences (un document mentionne que si le potentiel d’emploi est énorme, il nécessite de lever des contraintes telles que des réglementations du travail rigides et un système judiciaire faible ). Le succès du contenu local dépendra d’une application rigoureuse, d’un renforcement ciblé des capacités et de la promotion de partenariats authentiques plutôt que de la simple conformité.  

D. Défis Fiscaux et Macroéconomiques

Le Sénégal est confronté à une pression fiscale existante, avec un déficit budgétaire croissant (11,5 % du PIB en 2024) et une dette publique en augmentation (plus de 76 % du PIB en 2023, projetée à 105,9 % en 2024 avant de diminuer). Les coûteuses subventions énergétiques (près de 4 % du PIB) pèsent lourdement sur les finances publiques. La suppression progressive de ces subventions est une mesure clé pour l’assainissement budgétaire. L’inflation élevée (9,7 % en 2022) a été une préoccupation, bien qu’elle soit projetée à la baisse.  

Il existe un risque d’attentes exagérées menant à des pressions politiques pour des niveaux de dépenses élevés, ce qui pourrait compromettre la viabilité budgétaire par des emprunts ou des plans de dépenses publiques non durables basés sur des prévisions de revenus trop optimistes. Les perspectives de revenus pétroliers et gaziers sont incertaines en raison des retards potentiels de production et de la volatilité des prix. Les gouvernements sont avertis de ne pas accorder d’incitations fiscales inutiles ou de ne pas surveiller la base d’imposition. Bien que les revenus des hydrocarbures offrent un coup de pouce à court terme, les analystes avertissent que la croissance pourrait se stabiliser à des taux inférieurs à moyen terme. Les programmes soutenus par le FMI visent à réduire les vulnilités de la dette.  

Les nouveaux revenus des hydrocarbures, bien que bienvenus, ne sont probablement pas une panacée pour les problèmes fiscaux profonds du Sénégal. Au lieu de cela, il existe un risque important que ces revenus soient principalement utilisés pour le service de la dette existante, la couverture des déficits budgétaires persistants et le financement de subventions coûteuses, plutôt que d’être canalisés vers des investissements transformateurs ou un fonds souverain pour les générations futures. Cela pourrait conduire à un « piège fiscal » où le pays reste fiscalement vulnérable malgré sa richesse en ressources, surtout si les prix mondiaux des matières premières sont volatils ou si les objectifs de production ne sont pas atteints. Le succès dépendra d’une discipline budgétaire rigoureuse, d’une réforme efficace des subventions et de la résistance aux pressions politiques pour des dépenses non durables à court terme.

III. Cadre Légal et Réglementaire

Cette section examine le cadre législatif et réglementaire régissant le secteur des hydrocarbures au Sénégal, en soulignant les réformes clés et leurs implications pour les intérêts nationaux, la protection de l’environnement et la participation locale.

A. Le Code Pétrolier de 2019 et ses Innovations

Le nouveau Code pétrolier sénégalais (loi n° 2019-03), promulgué le 1er février 2019, a remplacé son prédécesseur de 1998. Il établit le cadre juridique général applicable à toutes les opérations pétrolières, de la prospection à la commercialisation, l’exploration, le transport, le développement, le stockage, l’exploitation et la liquéfaction du gaz naturel.  

Parmi ses innovations clés, on note l’abolition des contrats de concession, remplacés par des « contrats de production ». Les contrats de partage de production régissent désormais la distribution des hydrocarbures entre l’État et les co-contractants. Une participation obligatoire de l’État est prévue via Petrosen, la compagnie pétrolière nationale. Petrosen détient une participation de 10 % dans tous les contrats, qui peut être augmentée à 40 % dans des situations spécifiques. Petrosen doit participer aux dépenses du projet comme les autres compagnies opératrices. Le nouveau code stipule expressément qu’aucune exonération fiscale ne peut être appliquée. Les titulaires de licences d’exploitation exclusives sont obligés de donner la priorité à leurs produits d’exploitation pour couvrir les besoins de consommation domestique du pays. La propriété des ressources pétrolières appartient directement au peuple sénégalais, conformément à l’article 25(1) de la Constitution. La législation a été considérablement remaniée pour garantir que le développement des hydrocarbures est réalisé de manière à assurer la protection à long terme de l’environnement, et exige une caution pour la réhabilitation des sites.  

La refonte complète du Code pétrolier en 2019, avant la production à grande échelle, indique une stratégie délibérée et proactive du Sénégal pour affirmer un plus grand contrôle sur ses ressources en hydrocarbures et maximiser les bénéfices pour ses citoyens. En abandonnant les contrats de concession, en augmentant la participation de l’État et en éliminant les exonérations fiscales, le Sénégal vise à capter une part plus importante de la rente des ressources. La priorité donnée à la consommation domestique reflète également une orientation stratégique vers la sécurité énergétique et le développement économique local (par exemple, le gaz-à-électricité). Cette prévoyance législative positionne le Sénégal pour potentiellement éviter certains des pièges rencontrés par d’autres nations riches en ressources dotées de cadres initiaux moins robustes, bien que des défis d’application et de renégociation subsistent.  

B. La Loi sur le Contenu Local : Objectifs et Mise en Œuvre

Une loi spécifique sur le contenu local (loi n° 2019-04, datée du 1er février 2019, et mise à jour en mai 2022) a été promulguée parallèlement au Code pétrolier. Elle vise à promouvoir l’utilisation des biens et services sénégalais et à renforcer la participation de la main-d’œuvre, de la technologie et des capitaux nationaux tout au long de la chaîne de valeur. L’objectif ambitieux est d’atteindre 50 % de contenu local d’ici 2030.  

Les opérateurs sont tenus de soumettre annuellement un plan de contenu décrivant leurs entrepreneurs, prestataires de services ou fournisseurs locaux/internationaux. Ils doivent démontrer des efforts pour utiliser du personnel et des entreprises sénégalaises s’ils possèdent les qualifications et capacités nécessaires. Les prestataires de services/sous-traitants doivent ouvrir une filiale locale pour attirer les investissements sénégalais. Tous les biens doivent être acquis localement si le prix et la qualité correspondent aux normes internationales. Les appels d’offres doivent être traités via une plateforme en ligne réglementée par le gouvernement. Une préférence est accordée aux entreprises sénégalaises pour les services financiers et intellectuels. Le Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL) coordonne la stratégie de contenu local. Un protocole pour le projet GTA vise à harmoniser les politiques de contenu local entre le Sénégal et la Mauritanie, encourageant le partage de compétences.  

La loi sur le contenu local, bien que complète sur le papier, est confrontée à un double défi : (1) la difficulté inhérente à développer rapidement les capacités locales (main-d’œuvre qualifiée, entreprises compétitives, technologie) pour répondre aux normes exigeantes de l’industrie pétrolière et gazière mondiale, et (2) le défi d’une application et d’un suivi efficaces pour assurer une conformité authentique de la part des opérateurs internationaux. Sans des investissements significatifs dans l’éducation, la formation professionnelle et le soutien aux PME locales, et sans des mécanismes de surveillance robustes, les objectifs ambitieux pourraient rester des aspirations. Cela implique la nécessité d’un effort soutenu et multipartite au-delà de la simple promulgation légale pour traduire la politique en avantages économiques tangibles pour les citoyens et les entreprises sénégalaises.

C. Réglementations Environnementales et Évaluations d’Impact

Le Sénégal a adopté un nouveau Code de l’Environnement en 2023 (Loi n° 2023-15), remplaçant la version de 2001. Ce code vise à relever les défis liés à l’augmentation des activités de production, aux pressions démographiques et à l’extraction des ressources naturelles, en s’alignant sur les normes internationales.  

Il introduit des procédures renforcées pour les évaluations d’impact environnemental et social (EIES), les évaluations environnementales initiales et les audits environnementaux pour tous les projets de développement. Un cadre plus strict pour la gestion des produits chimiques et des déchets est mis en place, avec la création d’une commission nationale de gestion des produits chimiques et l’établissement de règles strictes pour le transport des marchandises dangereuses. Les entités juridiques sont désormais légalement responsables des infractions environnementales, avec des amendes financières et des fermetures d’installations. Un certificat de conformité environnementale est requis avant le démarrage des activités. Concernant les émissions de méthane, le Sénégal affiche une faible émission mais une volonté politique de les réduire. Le gouvernement devrait clarifier ses ambitions dans les documents stratégiques nationaux et renforcer les réglementations avec des obligations de transparence et de responsabilité. L’ITIE peut aider à améliorer la transparence dans la déclaration des émissions de méthane.  

Bien que le Sénégal ait manifestement renforcé son cadre législatif environnemental, l’efficacité de ces réglementations dépendra fortement d’une application rigoureuse, d’une divulgation transparente des évaluations d’impact et d’un suivi indépendant. L’existence d’un cadre juridique solide ne se traduit pas automatiquement par une absence d’impact environnemental, en particulier pour les projets offshore à grande échelle. Les préoccupations persistantes concernant les écosystèmes marins et les émissions de méthane mettent en évidence l’écart entre l’intention législative et les défis pratiques de la gestion des risques environnementaux à l’échelle industrielle. Cela implique la nécessité d’une vigilance continue, d’un renforcement des capacités des organismes de réglementation et de la promotion d’une véritable responsabilité environnementale des entreprises au-delà de la simple conformité.  

Tableau 4 : Cadre Légal et Réglementaire des Hydrocarbures au Sénégal

Instrument LégalPrincipales Dispositions / InnovationsObjectifs ClésOrganismes Responsables / Surveillance
Code Pétrolier (Loi n° 2019-03 du 1er Fév. 2019)Remplace le code de 1998 ; Abolition des concessions (contrats de production) ; Participation étatique obligatoire (Petrosen 10-40%) ; Pas d’exonérations fiscales ; Priorité à la consommation domestique ; Propriété des ressources au peuple ; Cadre environnemental renforcé  Maximiser les bénéfices nationaux ; Assurer la sécurité énergétique ; Protéger l’environnement ; Gérer les revenus pour les générations futures  Ministère des Hydrocarbures, Petrosen  
Loi sur le Contenu Local (Loi n° 2019-04 du 1er Fév. 2019, mise à jour Mai 2022)Promotion de biens/services, main-d’œuvre, technologie, capital nationaux ; Objectif de 50% de contenu local d’ici 2030 ; Plans annuels des opérateurs ; Préférence aux entreprises sénégalaises ; Transfert de technologie  Créer des emplois ; Développer les compétences locales ; Renforcer le secteur privé national ; Maximiser la valeur ajoutée  Comité National de Suivi du Contenu Local (CNSCL) ; INPG ; ECSEN  
Code de l’Environnement (Loi n° 2023-15 du 20 Août 2023)Remplace le code de 2001 ; Procédures renforcées d’EIES et d’audits environnementaux ; Cadre strict pour la gestion des déchets/produits chimiques ; Responsabilité légale des entités ; Caution pour réhabilitation des sites  Gérer les impacts environnementaux ; Aligner avec les normes internationales ; Protéger les écosystèmes ; Assurer la réhabilitation des sites  Ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines ; Organismes de surveillance environnementale  

IV. Impacts Sociaux et Environnementaux

Cette section évalue de manière critique les conséquences sociales et environnementales du développement pétrolier et gazier au Sénégal, en se concentrant sur les communautés locales, les moyens de subsistance et les systèmes écologiques, et en discutant des efforts d’atténuation.

A. Impacts sur les Communautés Locales et les Moyens de Subsistance (notamment la pêche)

La pêche est au cœur de la vie sur les côtes sénégalaises, employant plus de 600 000 personnes et fournissant une part significative de l’apport en protéines animales. Cependant, les communautés de pêcheurs, en particulier à Guet Ndar, signalent une diminution des prises depuis le début des opérations du projet gazier. Les pêcheurs affirment que les poissons sont attirés loin des zones de pêche traditionnelles par les lumières et les structures du projet, et que les zones autour des plateformes sont interdites. Cette situation exacerbe les problèmes existants de surpêche par les navires étrangers. Les pêcheurs estiment que les avantages promis (emplois, prix du gaz plus bas) ne se sont pas concrétisés, et le coût de la vie reste élevé.  

Des éléments provenant d’autres contextes (pertinents à titre d’avertissement) incluent le manque d’investissements gouvernementaux ou industriels dans les infrastructures sociales, une mauvaise santé et un bien-être liés à la pollution des sols, de l’air et de l’eau, le sans-abrisme et le manque de cohésion sociale. La perte des moyens de subsistance contribue à la pauvreté, sapant la capacité des résidents à envoyer leurs enfants à l’école ou à participer à des formations, ce qui renforce ce manque d’opportunités. Bien que les informations lient directement les problèmes de droits de l’homme à l’exploitation minière , les préoccupations générales concernant les expulsions forcées, les atteintes aux moyens de subsistance et les violations des droits à l’alimentation et à l’eau sont des mises en garde pertinentes pour le pétrole et le gaz, en particulier en ce qui concerne l’accès à la terre et la pollution environnementale due aux opérations.  

La projection d’une croissance significative du PIB et d’une augmentation des revenus au niveau national coexiste avec des rapports de communautés locales spécifiques, notamment les pêcheurs, faisant état d’impacts négatifs directs sur leurs moyens de subsistance traditionnels (diminution des prises, accès restreint) et du sentiment que les avantages promis (emplois, prix plus bas) ne se matérialisent pas. Cela crée un potentiel d’aggravation des inégalités sociales et de ressentiment, même si les statistiques nationales s’améliorent. Cela met en évidence un défi majeur pour les pays en développement riches en ressources : s’assurer que les gains économiques macroéconomiques des industries extractives se traduisent par des avantages tangibles et équitables au niveau local, en particulier pour les communautés directement impactées. L’effet de « ruissellement » est souvent insuffisant. La déconnexion entre les récits économiques nationaux et les réalités locales peut alimenter les troubles sociaux et miner la confiance du public, malgré des cadres juridiques solides pour le contenu local. Une gestion efficace de l’impact social nécessite non seulement une compensation, mais un engagement communautaire authentique, un soutien aux moyens de subsistance alternatifs et des mécanismes transparents de partage des avantages qui répondent aux griefs locaux spécifiques et garantissent que le « peuple du Sénégal » bénéficie réellement de ses ressources.  

B. Préoccupations Environnementales (Écosystèmes marins, émissions, pollution)

Le littoral et les zones marines du Sénégal sont écologiquement sensibles, abritant une riche biodiversité, y compris des récifs coralliens d’eau froide. Le champ GTA est situé à proximité d’un récif corallien profond significatif.  

Les risques de pollution sont multiples : la qualité de l’eau marine offshore est soumise aux rejets des opérations de forage, de mise en service, de production et de démantèlement. Bien que soumis à une gestion rigoureuse, les impacts sont localisés. Les fuites de gaz, même si elles sont jugées « négligeables » par les opérateurs, soulèvent des préoccupations environnementales parmi les groupes de la société civile comme Greenpeace, qui met en garde contre des effets significatifs sur la biodiversité marine et les chaînes alimentaires. Les déchets solides des projets nécessitent un traitement et une élimination à terre. Les émissions du projet Sangomar, principalement dues à la combustion de carburant, au torchage lors du démarrage et à l’utilisation de navires, contribuent aux gaz à effet de serre mondiaux.  

Les évaluations d’impact environnemental (EIE) indiquent que les impacts globaux devraient être mineurs grâce aux mesures d’atténuation et à la petite taille des zones perturbées par rapport à l’habitat disponible. Cependant, des appels à la divulgation publique obligatoire des EIES et des plans de gestion environnementale et sociale (PGES) persistent.  

Il existe une tension classique dans les industries extractives : l’évaluation de l’impact environnemental par l’industrie, souvent basée sur la conformité aux réglementations et l’atténuation interne, par rapport aux préoccupations plus larges des groupes de défense de l’environnement et des communautés locales concernant les effets potentiels à long terme ou cumulatifs, en particulier sur les écosystèmes sensibles et les moyens de subsistance. L’appel à la divulgation publique obligatoire des EIES est crucial ici, car il permettrait une vérification indépendante et favoriserait une plus grande confiance du public. Sans cela, les allégations d' »impact négligeable », même si elles sont techniquement vraies, pourraient ne pas être crédibles pour les parties prenantes externes, entraînant des litiges persistants et sapant la licence sociale d’exploitation.  

C. Mesures d’Atténuation et Responsabilité Sociale des Entreprises

Le code de l’environnement du Sénégal exige des EIES et des PGES, et impose une caution pour la réhabilitation des sites. Les opérateurs, comme Woodside, déclarent travailler avec le gouvernement sénégalais, les entreprises locales et les communautés pour développer des programmes créant des opportunités commerciales, renforçant les capacités locales, favorisant l’emploi et stimulant les avantages économiques.  

Des mesures d’atténuation spécifiques pour Sangomar incluent des procédures d’interaction avec la faune marine, des évaluations de toxicité des eaux produites, la conception d’équipements sous-marins pour réduire les volumes de fluides de contrôle libérés, le traitement des déblais de forage et un éclairage minimisé. Concernant la réduction du méthane, le Sénégal a la volonté politique de réduire ses émissions, et les autorités élaborent des décrets d’application pour le nouveau code de l’environnement afin de renforcer les réglementations avec des obligations de transparence et de responsabilité. Petrosen est instamment invitée à gérer de manière proactive les émissions de méthane et à signer la Charte de décarbonisation du pétrole et du gaz.  

Bien que des plans d’atténuation formels et des initiatives de responsabilité sociale des entreprises (RSE) soient en place, leur efficacité à répondre aux impacts négatifs perçus et à produire des avantages locaux tangibles est insuffisante. Le défi ne réside pas seulement dans l’existence de mesures, mais dans leur mise en œuvre transparente, une communication efficace et une réactivité authentique aux retours des communautés. Sans cela, même des efforts bien intentionnés pourraient échouer à instaurer la confiance et à atténuer les risques sociaux, entraînant des griefs communautaires persistants et des perturbations opérationnelles potentielles.

V. Opportunités, Défis et la Transition Énergétique

Cette section explore les opportunités stratégiques offertes par la richesse en hydrocarbures du Sénégal, les défis inhérents, et la manière dont ces ressources s’inscrivent dans les objectifs de transition énergétique du pays et l’évolution du marché mondial de l’énergie.

A. Opportunités Stratégiques pour le Développement National

La production de pétrole et de gaz est perçue comme un catalyseur de transformation économique, maximisant la création de richesse, générant des emplois et favorisant une base industrielle durable. Ces ressources offrent une opportunité d’améliorer la sécurité énergétique et l’accès : les hydrocarbures domestiques, en particulier le gaz naturel, peuvent être utilisés pour générer de l’électricité plus efficacement et à moindre coût, ce qui profite aux consommateurs, renforce la compétitivité industrielle et soutient l’accès universel à l’énergie. Le Sénégal vise un accès à 100 % à l’électricité.  

Sur le plan fiscal, les revenus peuvent représenter des sommes importantes pour un pays en développement comme le Sénégal, permettant des dépenses publiques soutenues et potentiellement la réduction des déficits fiscaux. En termes de développement industriel, Petrosen identifie la stratégie « Gaz-à-Électricité » et le développement de secteurs industriels comme la pétrochimie et la métallurgie comme des piliers fondamentaux de la transformation économique. Les améliorations de la raffinerie SAR visent à renforcer l’indépendance énergétique. Bien que les hydrocarbures soient le moteur de la croissance actuelle, les dirigeants sénégalais accordent également la priorité à la diversification économique dans l’agriculture, les énergies renouvelables, les services numériques et le tourisme. Dakar est également perçue comme un pôle financier et logistique émergent en Afrique de l’Ouest.  

Le Sénégal considère son pétrole et son gaz non pas simplement comme une matière première d’exportation génératrice de revenus, mais comme un catalyseur stratégique pour une industrialisation plus large et la sécurité énergétique. La stratégie « Gaz-à-Électricité » vise à réduire la dépendance aux carburants importés, à diminuer les coûts de l’électricité et à fournir un approvisionnement énergétique stable pour la croissance industrielle. Il s’agit d’une approche plus sophistiquée de la gestion des ressources que la simple extraction et exportation. Cela témoigne d’une ambition de tirer parti de la richesse en hydrocarbures pour une transformation économique structurelle, plutôt que pour de simples gains fiscaux à court terme, bien que le succès dépende de la mise en œuvre effective de ces plans industriels ambitieux.

B. Défis Majeurs liés à la Production et au Marché Mondial

Les projets ont connu des retards (par exemple, l’impact de la COVID-19) et des augmentations de coûts (par exemple, Sangomar). Les revenus futurs sont incertains en raison de la volatilité des prix du pétrole et du gaz. En tant que nouvel acteur, le Sénégal est confronté à une concurrence croissante sur le marché du GNL de la part de producteurs établis (Arabie Saoudite, Iran, États-Unis) et d’autres pays africains (Nigeria, Mozambique).  

Les prévisions indiquent un déclin imminent de la demande internationale de gaz, en particulier en Europe (culminant d’ici 2025), en raison des objectifs de décarbonation et des scénarios de zéro émission nette. Cela pose un risque d’actifs échoués. Les projets existants de plusieurs milliards de dollars sont largement financés par des entreprises étrangères, ce qui limite la marge de manœuvre du Sénégal pour renégocier les contrats. Pour les infrastructures de gaz-à-électricité, le Sénégal pourrait avoir besoin d’au moins 2,2 milliards de dollars US, mais le bassin de financement disponible pour le gaz-à-électricité se réduit en raison des préoccupations climatiques mondiales.  

Le Sénégal entre sur le marché mondial des exportations d’hydrocarbures à un moment potentiellement difficile, où les investissements à long terme dans les infrastructures de combustibles fossiles (par exemple, les terminaux GNL) sont confrontés à des risques croissants de devenir des « actifs échoués » en raison de l’accélération de la transition énergétique mondiale et de la baisse de la demande. Cela crée un « piège temporel » où les nouvelles sources de revenus du pays pourraient être de courte durée ou moins rentables que prévu, surtout s’il ne peut pas concurrencer efficacement sur les coûts ou si la demande du marché diminue plus rapidement que prévu. Cela souligne l’urgence pour le Sénégal de diversifier son économie et d’accélérer sa transition vers les énergies renouvelables afin d’éviter une dépendance excessive à un marché potentiellement volatil et en déclin.

C. La Stratégie Gaz-à-Électricité et le Mix Énergétique National

Le Sénégal vise à utiliser ses réserves de gaz pour convertir la production de carburant lourd en gaz et augmenter la part des énergies renouvelables à 40 % de son mix de production d’ici 2030, tout en augmentant la capacité totale de production de 70 %. Le système énergétique du Sénégal est toujours dominé par les combustibles fossiles importés coûteux, principalement le fioul lourd.  

Plusieurs projets de gaz-à-électricité sont en cours : le projet GNL-à-électricité de Karpowership (le premier projet opérationnel de GNL-à-électricité en Afrique) a été lancé en juillet 2025. La conversion de la centrale thermique de Bel Air de 335 MW à Dakar, du fioul lourd au GNL, avec une pleine opération au GNL d’ici fin 2025. Des plans sont en place pour développer plus de 3 GW de capacité de gaz-à-électricité d’ici 2050. Les avantages incluent une énergie moins chère, plus propre et plus accessible, réduisant la dépendance aux carburants importés.  

Cependant, des risques importants existent, notamment un effet de « verrouillage » au gaz, sapant la viabilité budgétaire (par des contrats « take-or-pay ») et empêchant de tirer pleinement parti des énergies renouvelables de plus en plus attrayantes. Le Sénégal pourrait ne pas extraire suffisamment de gaz pour alimenter les centrales électriques prévues, surtout si des projets comme Yakaar-Teranga sont confrontés à l’incertitude. Il pourrait également avoir du mal à lever des fonds suffisants (au moins 2,2 milliards de dollars US) pour les infrastructures nécessaires.  

Le Sénégal est confronté à un dilemme classique du « carburant de transition ». Bien que le gaz domestique offre des avantages immédiats pour la sécurité énergétique et la réduction des coûts par rapport au fioul lourd importé, il existe un risque important de créer une dépendance vis-à-vis des infrastructures gazières qui pourrait entraver une transition plus rapide et plus complète vers les énergies renouvelables. Les investissements importants dans le gaz-à-électricité (3 GW d’ici 2050) et la diminution du bassin de financement pour les projets gaziers suggèrent qu’une dépendance excessive au gaz pourrait entraîner des actifs échoués et détourner des ressources du développement des énergies renouvelables, sapant potentiellement ses propres engagements JETP. Le défi pour le Sénégal est de gérer le gaz comme un pont  

temporaire, et non comme une destination à long terme, ce qui nécessite une planification minutieuse pour éviter un engagement excessif et garantir la flexibilité pour les futurs ajustements du mix énergétique.

D. Le Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) et le Potentiel des Énergies Renouvelables

Le Sénégal participe au Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) avec la France, l’Allemagne, l’UE, le Royaume-Uni et le Canada, s’engageant à hauteur de 2,5 milliards d’euros. L’objectif du JETP est de soutenir la décarbonation et le déploiement des énergies renouvelables, visant 40 % d’électricité renouvelable dans le mix énergétique du Sénégal d’ici 2030. Le Sénégal dispose d’abondantes ressources en énergies renouvelables, notamment solaires et éoliennes, avec des centrales solaires photovoltaïques à l’échelle industrielle existantes et un potentiel éolien significatif. Le pays a d’ailleurs dépassé ses objectifs nationaux de contribution déterminée (NDC) en matière d’énergies renouvelables pour 2030 dès 2022. Le parc éolien de Taiba N’Diaye, d’une capacité de 158,7 MW, est le plus grand du Sénégal à ce jour.  

Cependant, le développement des énergies renouvelables est confronté à des défis, notamment le manque de ressources financières adéquates , et la nécessité d’une flexibilité du réseau, de solutions de stockage et de technologies de réseau intelligent pour permettre une plus grande pénétration. La volonté du Sénégal d’exploiter ses ressources pétrolières et gazières soulève des questions quant à son adhésion au JETP et pourrait compromettre l’objectif d’accroître les énergies renouvelables. L’investissement simultané dans les énergies renouvelables et les combustibles fossiles pourrait entraîner des émissions de gaz à effet de serre plus élevées provenant de la production d’électricité.  

Cette situation représente une contradiction fondamentale dans la politique. Bien que le Sénégal soit signataire du JETP, s’engageant à des objectifs significatifs en matière d’énergies renouvelables (40 % d’ici 2030) et de décarbonation, soutenu par un financement international substantiel , il développe agressivement son secteur pétrolier et gazier, avec des plans à long terme pour la capacité gaz-à-électricité. Des experts et des rapports affirment explicitement que le développement de nouvelles réserves de combustibles fossiles « oriente la politique énergétique dans la direction opposée » aux objectifs du JETP et pourrait « compromettre l’objectif du JETP ». Cette double stratégie risque d’aliéner les investisseurs soucieux du climat, de créer des risques d' »actifs échoués » et potentiellement de limiter l’accès aux futurs financements climatiques. Le défi pour le Sénégal est de concilier ces objectifs apparemment opposés et d’articuler une stratégie énergétique cohérente et transparente qui équilibre les besoins de développement à court terme avec les objectifs climatiques à long terme.  

E. Risques d’Actifs Échoués et Nécessité de Diversification Économique

Les investissements majeurs dans le GNL et le gaz-à-électricité pourraient rendre le Sénégal excessivement dépendant de marchés de combustibles fossiles incertains, avec un risque d’actifs échoués. Les nouveaux projets pourraient ne pas être opérationnels avant le milieu des années 2030, date à laquelle la demande européenne devrait culminer.  

Malgré le boom énergétique, les dirigeants sénégalais ont donné la priorité à la diversification économique dans l’agriculture, les énergies renouvelables, les services numériques et le tourisme. L’économie s’est historiquement appuyée sur la pêche, les phosphates, les arachides, le tourisme et les services. Le secteur agricole emploie 75 % de la main-d’œuvre, principalement pour l’autosubsistance et l’exportation de poisson et d’arachides. Un conflit pourrait émerger entre la société à base agricole et les nouvelles activités d’hydrocarbures, car l’exploitation pétrolière et gazière modifie l’écosystème et l’économie, et pourrait réduire le nombre d’emplois disponibles dans les secteurs traditionnels.  

La combinaison de l’entrée sur un marché mondial potentiellement en déclin et de la volatilité inhérente des prix des matières premières suggère un risque significatif de cycle de « boom et bust » pour le Sénégal si la diversification économique n’est pas poursuivie de manière agressive. Une dépendance excessive aux revenus des hydrocarbures sans une diversification robuste vers les secteurs non pétroliers pourrait rendre l’économie vulnérable aux futurs changements du marché et à l’échouement des actifs. Le conflit potentiel entre le nouveau secteur des hydrocarbures et les secteurs traditionnels comme la pêche complique davantage cette situation, soulignant que la diversification doit également impliquer la protection et le renforcement des piliers économiques existants, et pas seulement la création de nouveaux. Cela nécessite un changement stratégique, passant de la simple  

extraction de richesse à son investissement judicieux dans des industries durables et pérennes, ainsi que dans le capital humain.

VI. Perspectives et Recommandations Stratégiques

Cette section conclusive synthétise les opportunités et les défis, offrant des recommandations concrètes pour que le Sénégal maximise les avantages de son ère des hydrocarbures tout en naviguant dans les complexités du développement durable et de la transition énergétique mondiale.

A. Renforcement de la Gouvernance et de la Transparence

La gouvernance transparente et responsable est essentielle pour prévenir la « malédiction des ressources » et garantir que les revenus des hydrocarbures profitent véritablement au peuple sénégalais, favorisant ainsi la confiance du public et attirant des investissements responsables. Pour ce faire, il est recommandé de rendre obligatoire la divulgation publique de tous les contrats pétroliers et gaziers, des informations sur la propriété effective des titulaires de licences, et des divulgations détaillées des paiements projet par projet. Cela s’appuie sur la conformité existante à l’ITIE. Il est également crucial de renforcer la capacité des organismes de surveillance (par exemple, la Cour des Comptes) à auditer régulièrement l’administration fiscale et à rendre les rapports publics. En matière de gestion des revenus, le Sénégal devrait continuer à renforcer la gouvernance du fonds souverain et à s’engager dans une règle budgétaire robuste pour lisser la consommation des revenus des ressources et assurer l’équité intergénérationnelle. Enfin, il est important de tirer parti de l’ITIE et d’autres initiatives pour faire progresser les réformes vitales liées à la lutte contre la corruption et à la gestion transparente des ressources.  

B. Optimisation des Bénéfices Économiques et Sociaux

Maximiser les avantages locaux et assurer une répartition équitable de la richesse est crucial pour la cohésion sociale et le développement durable, prévenant la concentration des bénéfices et atténuant les impacts sociaux négatifs. Pour cela, il est impératif d’appliquer rigoureusement la loi sur le contenu local, en allant au-delà de la promulgation légale pour une mise en œuvre pratique. Cela inclut le renforcement ciblé des capacités des entreprises locales et des programmes de formation de la main-d’œuvre. Il est également essentiel d’établir des mécanismes robustes pour un engagement authentique et continu avec les communautés locales, en particulier les communautés de pêcheurs, afin de répondre aux griefs, de fournir une compensation équitable et d’explorer des opportunités de moyens de subsistance alternatifs. Le Sénégal devrait activement promouvoir et encourager les liens entre le secteur des hydrocarbures et d’autres industries nationales (par exemple, la pétrochimie, la métallurgie) afin de maximiser la valeur ajoutée au sein du pays. Enfin, les investissements dans la modernisation de la raffinerie SAR doivent être poursuivis pour répondre à la demande intérieure et aux normes internationales, renforçant ainsi l’indépendance énergétique.  

C. Équilibrer l’Exploitation des Hydrocarbures et les Objectifs de Développement Durable

Équilibrer les gains économiques des hydrocarbures avec la protection de l’environnement et la durabilité à long terme est essentiel. Une gestion responsable des ressources garantit que les avantages à court terme ne compromettent pas la santé écologique du pays ni sa capacité à atteindre ses objectifs de développement futurs. Il est donc recommandé de mettre en œuvre le nouveau Code de l’Environnement avec une application stricte, en veillant à ce que les EIES complètes soient accessibles au public et rigoureusement contrôlées. La protection des écosystèmes marins sensibles doit être une priorité. Une stratégie nationale claire de réduction des émissions de méthane doit être développée et mise en œuvre, incluant des systèmes robustes de mesure, de rapport et de vérification (MRV) et des audits indépendants. Petrosen et les opérateurs devraient être encouragés à s’engager dans des chartes mondiales de réduction du méthane. La stratégie « Gaz-à-Électricité » doit être gérée avec prudence afin d’éviter les effets de « verrouillage ». Le gaz devrait être priorisé pour la sécurité énergétique domestique et l’utilisation industrielle, mais avec une flexibilité suffisante pour se tourner vers les énergies renouvelables.  

D. Stratégies de Diversification Économique Post-Hydrocarbures

Compte tenu des incertitudes à long terme du marché mondial des combustibles fossiles et du risque d’actifs échoués, une diversification économique agressive n’est pas seulement une option, mais un impératif stratégique pour le Sénégal afin de construire une économie résiliente, durable et inclusive qui transcende l' »ère du pétrole et du gaz ». Il est recommandé d’accélérer les investissements dans le potentiel solaire et éolien abondant du Sénégal, en tirant parti du JETP pour obtenir le soutien financier et technique nécessaire. Le développement des infrastructures de réseau et des solutions de stockage est également crucial. Des politiques visant à stimuler la croissance dans les secteurs non liés aux hydrocarbures, tels que l’agriculture, le tourisme et les services numériques, sont vitales pour la création d’emplois généralisée et la résilience économique à long terme. Des investissements massifs dans l’éducation, la formation professionnelle et le développement des compétences sont nécessaires pour préparer la main-d’œuvre à une économie diversifiée, y compris dans les secteurs à forte productivité. Enfin, le maintien d’une discipline budgétaire stricte, la suppression progressive des subventions énergétiques et la rationalisation des exonérations fiscales sont essentiels pour créer un espace budgétaire pour les investissements dans la diversification et les programmes sociaux.  

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